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Eczéma et naturopathie : guérir de manière naturelle

Dernière mise à jour : 1 oct. 2022



L'eczéma est une maladie de la peau touchant 15 à 30% des enfants et 2 à 10% des adultes (1) résultant le plus souvent d'une difficulté des cellules de l'organisme à procéder à la transformation de l'acide linoléique en prostaglandine anti-inflammatoire.

Elle est caractérisée par une inflammation de la peau, accompagnée de plusieurs symptômes diffus ou groupés.


C'est la deuxième maladie de peau en France, après l'acné.


Les symptômes associés à l'eczéma sont :


- la rougeur de la peau

- apparition de cloques avec suintement (si rupture)

- apparition de croûtes si la personne ne peut se retenir de se gratter

- sécheresse de la peau

- lichénification si épaississement de la peau par démangeaison


Différents types d'eczéma


Il existe 2 grands types d'eczéma :


  1. l'eczéma de contact : avec en cause les allergies de contact. La crise se déclenche au contact de l'allergène dans notre environnement (vêtement, conservateur, agent chimique, latex, parfum...) ou notre milieu intérieur.

  2. l'eczéma atopique : on l'appelle également dermatite atopique. C'est une maladie inflammatoire temporaire ou chronique de la peau chez les personnes prédisposées aux allergies, peut survenir en cas de stress ou de changement de climat.


Si l'eczéma de contact semble relativement simple à guérir, il suffit de ne plus mettre la peau au contact de l'allergène tout en adoptant une hygiène de vie adéquate, la dermatite atopique nécessite une prise de vue holistique. Traiter uniquement le symptôme ne guérit pas. Il va falloir aller chercher dans les causes profondes, aussi bien dans l'hygiène de vie que dans les émotions.



Quelles sont les pistes à explorer dans le cadre d'un eczéma atopique ?


En naturopathie, nous nous intéressons beaucoup à l'activité de nos organes émonctoires, qui sont les organes de traitement et d'élimination de nos déchets. Le foie en est le chef d'orchestre et suivent les reins, les poumons et la peau. Lorsque notre foie est dépassé, il va chercher à transférer les déchets accumulés par le corps sur un organe d'élimination pilier afin de maintenir ce que nous appelons l'homéostasie, c'est à dire la recherche de tout ce qui participe à l'équilibre de l'organisme.


Il faut bien comprendre que notre peau est aussi un organe d'élimination, et c'est le plus grand en surface ! Donc si notre peau s'exprime, c'est qu'elle élimine. Les déchets sont aussi bien d'ordre physique que des émotions non digérées. Et en parlant de digestion, vous allez voir à quel point elle est importante lorsqu'il s'agit d'eczéma !


Pour comprendre l'origine de l'eczéma, nous allons nous pencher sur différents facteurs :


- une éventuelle carence en acide gras essentiel 3

- le microbiote intestinal

- le microbiote de la peau

- une fatigue hépatique

- le stress

- l'alimentation

- la notion d'hyperperméabilité intestinale


Carence en acide gras essentiel 3 :


Les omégas 3 sont des anti-inflammatoires naturels. Ils sont essentiels à la bonne activité des cellules et à la réparation des tissus et se trouvent dans notre alimentation. Si nous consommons trop de produits gras industriels ou de mauvaise qualité, nous pouvons être certains que nous allons saturer notre organisme en oméga 6, gras essentiel important pour la santé du corps, mais qui à trop grosse dose favorise les états d'inflammation et un déficit en oméga 3.


En définitive, une alimentation inadaptée peut entrainer un état d'inflammation qui fait le lit de symptômes comme l'eczéma.



Une petite liste des bienfaits des matières grasses :


- grande source d’énergie de l’organisme

- servent à la fabrication des phospholipides indispensables à la formation de la membrane et de l’élasticité des cellules

- participent à la fabrication de certaines hormones

- participent au transport et à l’absorption des vitamines liposolubles, les fameuses ADEK

- soutiennent la thermorégulation de l’organisme en constituant un isolant corporel (le corps s’en sert énormément pour maintenir sa température), fortifient l’immunité en protégeant les cellules, donnent du souffle aux efforts prolongés en apportant aux muscles les lipides nécessaires…


Le microbiote intestinal :



Une récente étude (2) de 2018 menée conjointement par des chercheurs français et américains sous l'égide du CNRS montre un lien tangible entre altération du microbiote intestinal et développement de l'eczéma.


Je rappelle que notre microbiote intestinal, dix à cent fois plus nombreux que nos cellules (3), c'est l'ensemble des micro-organismes (archées, levures et bactéries...) qui vivent dans la lumière digestive.

Notre microbiote digestif joue un rôle essentiel dans le maintien de notre immunité et de la fonction digestive. Il a été de nombreuses fois démontré que son altération (médicaments, antibiotiques +++, stress, alimentation industrielle...) entraine une prolifération d'un microbiote pathogène entrainant tout un tas de désordre de santé par précipitation immunitaire.


Je rappelle que 80% de notre système immunitaire gravite autour de nos intestins. Quand on sait que l'eczéma est une maladie à caractère immunitaire, nous comprenons l'importance d'un microbiote en bonne santé.


La modification du microbiote intestinal affaiblit le tissu digestif et favorise l'état d'inflammation chronique de la muqueuse impliquant une réduction quasi totale du gène MAVS (une protéine antivirale) qui joue un rôle fondamental dans la détection des virus par le système immunitaire. Nous avons tous les ingrédients qui prédisposent à l'état d'hyperperméabilité intestinale favorisant la migration de certaines bactéries intestinales vers des organes de filtration lymphatique tels que la rate et les ganglions. Ceci a pour effet d'augmenter la réaction allergique cutanée, d'où l'eczéma en fonction des prédispostions héréditaires.


Le microbiote de la peau :


Notre peau possède, tout comme les intestins, un microbiote formidable jouant un rôle immunitaire important. Par exemple, notre microbiote cutané permet l'induction de l'expression d’IL-17, une cytokine essentielle qui protège des infections à candida ou des bactéries pathogènes invasives. Les bactéries commensales, ensemble de bactéries protozoaires, présentent sous la couche superficielle de la peau, protègent le système des infections par les microbes pathogènes (4), via 2 mécanismes : en bloquant leur alimentation car elles rentrent en compétition pour les nutriments disponibles et/ou littéralement en les tuant en produisant des bactériocines.


Schéma du rôle normal du microbiote de la peau : source.


Comme la dysbiose intestinale est co-facteur de désordres de santé (Parkinson et Alzheimer sont actuellement mis en avant, certaines prévalence de cancer etc...), une dysbiose cutanée dans le cadre de l'eczéma est caractérisée par une colonisation de la peau par le staphylococcus aureus, agissant comme facteur pathogène lors des poussées inflammatoires, grâce à une diminution de la diversité bactérienne normale de la peau en bactéries commensales (5)


Il est important de prendre conscience des produits sanitaire ou cosmétiques que nous posons sur notre peau, car certains agissent véritablement comme tueurs de notre bon microbiote cutané, de même par exemple que le chlore des piscines publiques.


Foie, vitamine D et eczéma :


Nous avons vu que notre foie est le big boss lorsqu'il s'agit d'élimination. Lorsqu'il peine à effectuer ses tâches quotidiennes, notre organisme peut chercher à éliminer au travers de la peau qui va agir comme organe émonctoire relai. En naturopathie, lorsque des adolescents viennent me voir en séance pour de l'acné, le tour est souvent joué en travaillant sur leur hygiène alimentaire et l'ouverture du foie.


Article complémentaire :


- Guérison d'une acné de manière naturelle : clique ici pour lire l'article.


Nous pouvons lire sur cet article du point.fr :

" Les problèmes de peau comme l'eczéma, le psoriasis et, dans une certaine mesure, l'acné signent une surcharge de nos émonctoires (pancréas, foie, rate, reins...), explique le Dr. Charrié. Chez certaines personnes prédisposées, lorsque ces organes - chargés notamment d'évacuer les toxiques - sont débordés, la peau prend le relais."

Lorsqu'il s'agit d'eczéma atopique, notre foie a un rôle important à jouer, car c'est lui qui dégrade les fragments des protéines allergènes responsables de la symptomatologie cutanée. Si notre foie est congestionné, les résidus stagnent au niveau de la circulation sanguine et continuent d'alimenter les symptômes.


Selon cette étude (6), la supplémentation en vitamine D soulage les patients atteints de dermatite atopique, améliorant les résultats cliniques en soutenant le système immunitaire et la fonction de la barrière cutanée. Et quand on sait que le foie joue un grand rôle dans la synthèse de la vitamine D, on peut comprendre qu'une fatigue hépatique entraine une carence en vitamine D.


Notre foie joue un rôle essentiel dans le processus d'utilisation de la vitamine D2 et D3 par processus d'hydroxylation qui donne la 25-hydroxyvitamine D, la forme circulante de la vitamine D, mais inerte. Donc, nous avons tout intérêt à favoriser l'activité de notre foie et le protéger afin de renforcer son action lorsqu'il y a carence en vitamine D. Ensuite, pour obtenir la forme active de la 25-hydroxyvitamine D, le corps l'hydroxyle dans les reins en 1-25 dihydroxyvitamine D, ce qui permet à l'organisme de maintenir son équilibre phosphocalcique permettant de maintenir l'absorption du phosphore et du calcium digéré.


Article complémentaire :


- La vitamine D, comprendre cette pro-hormone et savoir comment l'utiliser pour soutenir l'organisme : clique ici pour lire l'article.


Quel rôle le stress joue-t-il dans l'eczéma ?

Nous pouvons lire sur cet article de l'inserm :


" Les facteurs de stress déclenchent ou aggravent l'inflammation de la peau par des mécanismes encore mal connus mais faisant intervenir l'activité des mastocytes, des cellules « Natural Killer » ou des cellules dendritiques de la peau ".

Il existe bel et bien un eczéma de stress ou tout du moins le stress en est un co-facteur aggravant. " Des facteurs neuro-immunologiques ont été retrouvés dans le sang et l’épiderme " (7) des patients atteints d'eczéma. Le cortisol peut agir sur les cellules de la peau qui sont issuent de la même souche embryonnaire que le système nerveux, d'où des réactions épidermiques qui peuvent parfois être fortes lors de tensions nerveuses, de stress émotionnel ou encore de choc.


Nous comprenons alors que le stress, qui joue aussi bien sur les tissus de la peau que les tissus du système digestif, est un élément important à travailler dans le cadre des manifestations de la peau.


Article complémentaire :


- 10 techniques du naturopathe pour s'apaiser quand on est stressé : clique ici pour lire l'article.


Nous pouvons lire sur cet article du figaro que : " Sans être à l'origine de l'eczéma atopique ou de contact, le stress joue assurément un rôle de déclencheur ou d'amplificateur, en modifiant notablement le système immunitaire de la peau», reconnaît le Pr Lorette. Soit en activant sa réponse à l'envahisseur (en cas de stress ponctuel), soit en l'affaiblissant (en cas de stress chronique), rendant alors la peau encore plus susceptible aux agents allergisants, ainsi que l'avancent certaines études. "


L'alimentation :


Aujourd'hui, la communauté médicale n'affirme pas que l'alimentation puisse jouer un rôle dans l'eczéma atopique, adoptant plutôt une "posture génétique" où la prévalence de certains gènes prédispose à certaines allergies (comme les acariens), l'asthme, eczéma, rhinite, conjonctivite, certaines allergies ou intolérances alimentaires (laitages)...


Ces personnes prédisposées (atopiques) sécrètent alors en présence des atopènes (allergènes) des immunoglobulines E (igE), qui sont des anticorps présents dans les tissus lymphoïdes présents dans les muqueuses. Cela crée une réaction inflammatoire où la peau atopique devient sèche par anomalie de la barrière cutanée (les céramides des molécules de la rétention d'eau sont peu nombreux sur la peau lésée).



En naturopathie, nous avons pu constaté qu'une alimentation dénaturée et inflammatoire prédispose à l'eczéma et que la peau se porte beaucoup mieux lorsque l'on adopte une alimentation hypotoxique.


On a constaté que l'éviction des laitages (surtout industriels), des sucres blancs, des plats préparés, fast-food, sodas et graisses saturées 6 de mauvaise qualité, améliore considérablement la qualité de la peau, la fréquences des crises et l'intensité des symptômes.


Pourquoi ? Car lorsque l'on favorise une alimentation naturelle et non raffinée, nous abaissons les facteurs pro-inflammatoires de l'organisme.


Il me parait évident aujourd'hui de faire le parallèle entre la baisse des marqueurs inflammatoires de source alimentaire ayant des résultats positifs sur l'eczéma et les mécanismes de perméabilité intestinale, c'est à dire la qualité de sélection de la peau de nos intestins (muqueuse intestinale), là où se fait l'assimilation des aliments que nous digérons. Celle-ci est détériorée par l'alimentation de mauvaise qualité et prédispose alors à la pollution de nos liquides, entrainant, selon nos prédispositions génétiques, des symptômes tels que l'eczéma.


Hyperperméabilité intestinale et eczéma :


En naturopathie, nous avons à l'esprit les travaux du dr. Seignalet, médecin, biologiste et immunologiste, sur la notion d'hyperperméabilité intestinale, où les jonctions serrées au sein de la muqueuse intestinale se distendent sous l'action d'un état d'inflammation chronique et laissent passer de grosses molécules "poison" issues des aliments que nous digérons, et qui ne devraient pas quitter la lumière digestive (8).

En bref, la peau de nos intestins n'a plus la capacité de sélectionner (par porosité) ce qui rentre dans le système (nos liquides) et ce qui ne rentre pas. Ainsi donc, un certain nombre d'éléments considérés comme poison pénètrent notre milieu intérieur, créant ce que nous appelons état d"encrassement" puis de "congestion" de nos liquides et tissus.


Ces états entrainent la maladie, c'est à dire des symptômes issus de la pollution de nos liquides. Ces symptômes se manifestent selon un plan bien défini au travers de ce que nous appelons en naturopathie notre "constitution", c'est à dire la somme de nos forces et faiblesses organiques issues de notre hérédité, notre environnement, la gestion de nos stress, de nos émotions et de notre hygiène de vie depuis notre naissance.


Il ne faut pas croire que notre état de santé n'est pas lié à notre hygiène de vie, nous sommes bien souvent responsables et acteurs des symptômes que notre organisme exprime. En prendre conscience, c'est déjà sortir d'une forme de victimisation du "pourquoi moi ?". Ces dernières années, la biologie montre bien l'influence de notre hygiène de vie et de notre environnement sur nos états de santé que la simple vision d'une hérédité grande responsable. Nous passons de l'ère de la vision génétique de la santé à l'épigénétique mise en avant par Bruce Lipton (9), grand ponte de la biologie américaine.


La naturopathie est avant tout une médecine de terrain et de responsabilisation. Nous avons notre responsabilité dans notre maladie comme dans notre guérison et nous en somme d'ailleurs totalement acteurs ! La médecine moderne, qui se base essentiellement sur l'allopathie, c'est à dire l'utilisation de molécules chimiques ou des procédés d'ablation d'un organe malade ou défectueux, a une vision plus anti-symptôme. Elle ne propose pas de modification dans l'hygiène de vie des malades en fonction de leurs capacités, forces et faiblesses organiques, ou encore leur environnement (...). On ne cherche pas vraiment la cause des causes, mais on s'attaque aux symptômes. Ceci est très pratique dans l'urgence, mais sachez que nous pouvons totalement guérir de manière naturelle d'un certain nombre de pathologies chroniques en travaillant sur l'hygiène de vie.


Article complémentaire :


- la perméabilité intestinale : clique ici pour lire l'article.


Que faire en "traitement de fond" pour venir prévenir l'eczéma ?


Travailler sur le système digestif :

  1. Favoriser une alimentation brute et non industrielle : lire l'article.

  2. Favoriser les bonnes combinaisons alimentaires : lire l'article.

  3. Découvrir le régime "sans mucus" en cure : lire l'article.

  4. Découvrir les bienfaits des jus de légumes : lire l'article.

  5. Le jus de céleri : un allié du système digestif : lire l'article.

  6. La règle des 3 V : végétal, vrai, varié : lire l'article.

  7. Manger du bon gras : lire l'article.

  8. Les bienfaits du ghee sur la réparation digestive : lire l'article.

  9. Les bienfaits cicatrisants et anti-inflammatoires de l'aloe vera : lire l'article.

  10. Le psyllium blond : super allié des intestins : lire l'article.

  11. La cure d'argile verte ultra-ventilée en interne pour cicatriser et absorber les déchets : lire l'article.

  12. Nettoyer le milieu lymphatique et digestif (purge à l'huile de ricin) : article ici.

  13. Améliorer sa digestion : article ici.

  14. Consommer des aliments riches en sélénium (9)

Soutenir son système immunitaire et baisser les inflammations :

  1. Faire des cataplasmes huile de ricin sur le bas ventre : article ici.

  2. Pratiquer une activité physique régulière.

  3. Dormir : article ici.

  4. Faire une cure de zinc.

Gérer son stress et travailler sur ses causes profondes :

  1. Pratiquer la cohérence cardiaque : article ici.

  2. Travailler sa respiration : article ici.

  3. Alimentation anti-stress : article ici.

  4. 10 techniques pour s'apaiser : article ici.

  5. Les fleurs de Bach : article ici.

  6. La sophrologie : article ici.

  7. Les soins Esseniens : article ici.

  8. Quand les émotions du passé créent notre présent : article ici.

  9. Rester positif : article ici.

  10. Méditer (expérience vipassana) : article ici.

Soulager sa peau :

  1. Cataplasme huile de ricin : article ici.

  2. Cataplasme argile verte.

  3. Aloe vera : article ici.

  4. Amaroli : article ici.

 

Sources :

  1. . Williams H, Flohr C. How epidemiology has challenged 3 prevailing concepts about atopic dermatitis. J Allergy Clin Immunol 2006;118:209-13.

  2. Sanford JA,Gallo RL. Functions of the skin microbiota in health and disease. Semin Immunol 2013;25:370–7.

  3. Jean Seignalet, L'Alimentation ou la troisième médecine, Éditions François-Xavier de Guibert, 1996, 452 p. Réédité et augmenté en 1997, 1999, 2003 et 2004 aux mêmes éditions, puis en 2012 aux éditions du Rocher.

 

Article écrit par Adrien, praticien naturopathe, formateur et fondateur du site.


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