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Le sucre blanc : du paradigme de l'énergie au paradoxe de l'empoisonnement ?

Dernière mise à jour : 27 juil. 2023


En 1930, le docteur Weston A. Price, dentiste et chercheur à l’Université de Cleveland (en Ohio), concluait dans son étude Nutrition et dégénérescence physique que les peuples « primitifs » vivant au grand air de la nature et s’alimentant de la manière la plus naturelle qui soit, présentaient une excellente santé, et pour ce qui l’intéressait une excellente dentition, et cela grâce à leur hygiène de vie.

Il soutient dans son livre que ces peuples ont commencé à dégénérer, autrement dit à « tomber malade », lorsqu’ils ont eu accès à une alimentation sucrée et raffinée provenant de la « civilisation moderne ».


Est-ce que Weston avait mis le doigt sur un phénomène isolé, ou bien la nourriture moderne pose t-elle effectivement un problème en terme de santé publique ?


Le sucre : l'habit ne fait pas le moine


Dans sa définition basique, le sucre (le glucose) est l’élément vital qui permet le bon fonctionnement de notre organisme, que l’on pourrait comparer à la sève de l’arbre, et sans qui notre corps ne pourrait se construire correctement.

Dans la nature, les sucres proviennent du monde végétal et leur forme la plus pure se retrouve dans les monosaccharides comme le glucose (unité de base des sucres), le fructose (sucre des fruits) ou la lévulose (le miel). Ceux-ci sont directement assimilables, sans digestion enzymatique, et ils vont directement nourrir la cellule. Autrement dit, ils sont excellents pour la santé car ils ne demandent pratiquement pas d’énergie digestive et qu’ils produisent très peu de déchets.

Ensuite, nous avons les sucres « complexes » que l’on dénomme polysaccharides. Ce sont nos céréales (épeautre, blé, avoine, riz, sarrasin, seigle, maïs, quinoa …) et nos légumineuses (lentille, pois chiche, haricot…).

Enfin, nous avons « les sucres raffinés » qui sont les ombres transformées des sucres naturels. Ils ne possèdent plus d’éléments nutritifs car si l’on assimile le sucre à de l’énergie, ce qui dans son acception première est vraie quand il concerne les sucres naturels et complets, les sucres raffinés, eux, sont tout sauf énergétiquement bénéfiques à l’organisme.


Mode de fabrication du sucre blanc et conséquence :


Le sucre blanc (saccharose) est le résultat d’une longue chaine de transformation, par des actions successives d’épurations mécaniques, mais aussi chimiques, où le jus des plantes sera neutralisé, chauffé, décoloré, filtré et encore recoloré, à base de sulfite et de lait de chaux, de dioxyde de carbone et d’acide sulfurique, ou encore d’aluminosilicate de sodium polysulfuré, ce qui donnera naissance aux cristaux de saccharoses blancs.


La couleur finale n'est d'ailleurs pas un gage d'un sucre peu raffiné, car les procédés se valent, que le sucre soit issu de la betterave, de la canne à sucre ou d'un autre végétal.

Le raffinage dénature le sucre qui devient dépourvu de vitamines et de sels minéraux. Le sucre blanc présente également les résidus des produits ayant servis à son raffinage et il vaut mieux se tourner vers du bio sensé garantir des procédés d'extraction non chimiques et l'emploi des résines. Le produit final n’a plus rien à voir avec la plante de base…


On le retrouve absolument partout dans les produits transformés en provenance de l’industrie alimentaire, que cela soit en grande surface, au restaurant ou à la cantine ou bien même en label BIO (bio ne veut pas forcément dire sain, la preuve).

Le sucre raffiné : un produit addictif qui vient perturber l'organisme ?


#1 Une coquille vide :


Il fait partie des ces substances riches en calories « vides » du fait même de son élaboration qui lui a enlevé toutes ses propriétés nutritionnelles.


" En effet, le sucre blanc raffiné contient plus de 99,7 % de saccharose, un sucre dit simple qui, pour être métabolisé, nécessite un apport en vitamines et en minéraux qu'il ne contient pas lui même. "

#2 Un facteur de fatigue :


Il fatigue le corps en pompant dans ses réserves, car le saccharose consomme pour son propre métabolisme, autrement dit pour « combler les trous », les minéraux de réserve de l’organisme sans rien apporter en échange, d’où un effet déminéralisant. Cet emprunt sans retour est la seule manière que l’organisme trouve pour le digérer. Le corps doit mobiliser également les vitamines du groupe B, ce qui entraine, par phénomène de causes à effet, une carence.

Une meilleure énergie, une meilleure concentration, un meilleur sommeil... L’arrêt du sucre serait le remède pour celles qui, malgré des nuits de dix heures, n’arrivent pas à mettre le pied hors du lit. « Les sucres sont une source d’énergie mais vous épuisent quand vous en consommez trop fréquemment. L’apport excessif en sucre favorise le développement des levures intestinales qui fatiguent le système digestif. Manger trop de sucre, trop fréquemment, expose également à un épuisement du pancréas, l’organe secrétant l’insuline», explique Valérie Espinasse (micronutritionniste à Paris).

Ainsi, après les difficultés du sevrage, la journaliste Rola Tarsissi s’est sentie revigorée :


« Avant j’étais fatiguée au réveil malgré une bonne nuit de sommeil et j’avais un coup de pompe après le déjeuner. Mais passés les dix premiers jours, j’étais plus en forme », se souvient-elle.

#3 Un toxique :


En naturopathie, nous voyons le sucre raffiné comme étant un immunodépresseur, agissant comme un toxique. Nous concevons le coup de fouet que l’on peut ressentir en mangeant des produits raffinés, au même titre que le café ou le chocolat, se traduisant parfois par une sorte d’euphorie, comme la résultante de la réaction de rejet de l’organisme à ce toxique et qui produit la dynamisation.

Plus en détail la digestion des sucres raffinés force les glandes surrénales à s’activer pour obliger le foie à convertir cette substance en glucose, qui lui, sera utilisable par l’organisme. La répétition du phénomène finit par dérégler les fonctions hépato-pancréatiques en conduisant à une sorte d’hypoglycémie réactionnelle qui se symptomatise par une sensation de lourdeur, de nervosité et de fatigue… Nous avons là tous les symptômes de manque que présente un drogué ou un alcoolique.

Dans son livre : Sucre, l'amer vérité, le docteur Robert Lustig, pédiatre et endocrinologue, qui a étudié pendant plus de 16 ans les effets des sucres raffinés sur l'organisme, tire le constat accablant que le sucre blanc est un poison, facteur d'obésité et de diabète de type 2.


#4 Une drogue ...


" L’installation d’une addiction implique au moins trois mécaniques :

  • une augmentation de la motivation à consommer la drogue (recherche de plaisir),

  • un état émotionnel négatif (recherche d’un soulagement),

  • une diminution de la capacité à se contrôler (perte de contrôle de la consommation).

L’addiction démarre essentiellement avec le plaisir généré par la substance addictive. Cette sensation est due à des modifications électrochimiques s’opérant dans le cerveau en réponse à la consommation de la substance. On observe en particulier la libération de dopamine, la molécule " du plaisir " et de la récompense, dans le noyau accumbens. L’augmentation de la concentration de dopamine résulte de modifications au niveau des transmissions synaptiques dans différentes aires cérébrales, la substance consommée pouvant interférer avec des neurotransmetteurs ou leurs récepteurs.. "

Le docteur Lustig écrit :

« La nourriture est une marchandise, et cette marchandise a été reformulée pour devenir addictive »

Un article reprenant les grandes idées des recherches du docteur Lustig, par Mr Mondialisation, nous dit :


" Les recherches présentées dans le livre permettent de mettre à jour les différents mécanismes biologiques à l’œuvre. D’une part, plusieurs éléments suggèrent que le sucre aurait un effet addictif, notamment parce qu’il stimule les circuits de la récompense dans le cerveau et qu’il est donc associé au plaisir. D’autre part, la consommation de sucre a des effets immédiats sur l’hypothalamus et freine le sentiment de satiété. Ainsi, lorsque nous mangeons sucré, nous avons tendance à manger bien plus de calories que nécessaire. Alors que les besoins réels moyens se situent autour de 2000 calories, aux États-Unis, un consommateur moyen en ingère 3200. "


Si vous consommez des pâtes, des gâteaux de grande surface, des pâtisseries, des plats préparés, des confitures industrielles, des pains de mie, des céréales du petit déjeuner, des sodas (...), vous pouvez faire l'expérience suivante : Sautez le petit déjeuner et si vous présentez des symptômes de faiblesse dans la matinée alors c'est probablement que votre corps réclame sa dose de sucre... La c'est le pancréas qui galère !


La faim du matin peut révéler une hypoglycémie réactionnelle provoquée par le manque que le sucre crée, et cela en partie pour son action sur le pancréas.



L'institut national de santé et de recherche médicale nous dit :


« Les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères » .

L’expérience d’un laboratoire du CNRS de Bordeaux, de l’équipe du docteur Ahmed qui travaille sur le potentiel addictif du sucre chez l’animal, est sans appel… Le rat préfère le sucre à la cocaïne, autrement dit : la cocaïne est moins addictive que le sucre chez les rongeurs.


" Après avoir analysé une soixantaine d’études sur le sucre, le spécialiste des maladies cardiovasculaires James J. DiNicolantonio et le cardiologue James H. O’Keefe ont conclu dans cette méta-analyse que : « la consommation de sucre produit des effets similaires à la consommation de cocaïne, notamment parce qu’elle altère l’humeur, possiblement parce qu’elle induit le plaisir et active le mécanisme du circuit de la récompense se trouvant dans le cerveau, ce qui provoque la recherche du sucre ».

Ils citent de nombreux travaux qui semblent démontrer que, chez le rongeur, le sucre est plus addictif que la cocaïne. Parmi ceux-ci, une longue série d’expériences réalisées par Magalie Lenoir, Fushia Serre et Lauriane Cantin semble être à l’origine de l’idée que le sucre aurait un pouvoir addictif supérieur à celui de la cocaïne (2). Dans ces expériences, des rats – modèle animal le plus utilisé en neurobiologie de l’addiction – avaient le choix entre une boisson sucrée et des doses croissantes de cocaïne. Sur 100 rats testés, 94 préféraient largement le goût sucré à la cocaïne. Les 6 rats restants étaient soit indifférents (4 rats), soit présentaient une légère préférence pour la drogue (2 rats). "

Autrement dit, les effets du sucre industriel sont similaires à ceux des drogues dans l’activation du système de récompense dans le cerveau, en sécrétant de la dopamine et en créant la sensation de plaisir.

Le site lepalaissavant.fr nous dit :


" Des scans du cerveau ont été menés pour voir la réaction du cerveau après une petite consommation de sucre : on a observé que le cerveau réagissait exactement de la même façon à une absorption de sucre qu’à celle de la cocaïne. Immédiatement après avoir pris du sucre, le scan détecte une quantité plus élevée de sang qui, comme un torrent, afflue vers certaines parties de notre cerveau. La zone de récompense du cerveau est activée et répond directement au goût sucré. La dopamine, une molécule qui contrôle le centre de plaisir du cerveau, est relâchée. Le comportement addictif des drogués répond à la même activation de sécrétion de la dopamine. La dopamine nous fait immédiatement sentir euphoriques et heureux.


Mais ces scans ont également montré que les personnes qui consommaient fréquemment des produits sucrés, développaient une résistance à l’effet de la dopamine, de la même façon qu’un utilisateur de drogues. Ce qui veut dire que plus vous mangez des produits sucrés, moins vous ressentirez la satisfaction et le plaisir qui s’ensuivent (et qui sont liés à la sécrétion de dopamine). Résultat : vous devrez manger de plus en plus de ces produits pour avoir le même résultat initial. "


#5 Un perturbateur de la digestion :


Le sucre blanc favorise les inconforts digestifs allant de la constipation (article ici) aux maladies inflammatoires, car il favorise les états de fermentation au sein de notre lumière digestive.

Quand on retrouve le sucre industriel dans les biscuits, gâteaux, boissons, viennoiseries ou encore confiseries (...), il fermente dans l'organisme et va entrainer la production de 3 substances qui favorisent les développement type sibo. Nous avons l'acide acétique, acide puissant que l'on utilise pour brûler les verrues qui va venir brûler nos muqueuses digestives sensibles. Il pénètre l'organisme et se mélange facilement aux acides gras de notre système nerveux, ce qui entraine des troubles de la concentration, de la mémoire et de l'attention. Ensuite les fermentations produisent de l'acide carbonique, essentiellement via le biais des boissons gazeuses. Enfin, nous créons de l'alcool qui va venir brûler de tissu rénal, qui affecte le foie, les nerfs...

Mais qu’est ce que la fermentation ?

C’est un phénomène lié au ralentissement de la digestion, autrement dit quand le bol alimentaire stagne dès à partir du duodénum, qui entraine la production d'alcool et de différents acides, comme vu plus haut. La fermentation est un phénomène répondant à différents facteurs. Elle se fait généralement sur un organisme fatigué et congestionné, c'est à dire un corps qui à force d'une alimentation moderne, industrielle et raffinée, s'est retrouvé en état d'épuisement lié au travail enclenché tous les jours pour tenter de digérer au mieux des aliments parfois complexes à assimiler et à éliminer. De plus, les longues digestions d'aliments transformés entraînent la création de plus de déchets. Au fil du temps, ceux-ci viennent se déposer au sein des tissus et des liquides de nos organes digestifs et bloquent une partie de l'énergie nécessaire à leur bonne activité.

Les aliments fermentés irritent la muqueuse intestinale et obligent l’organisme à permettre le développement de toute une flore microbienne qui fera le nettoyage. Cette prolifération ne sera pas sans conséquences, car induira la création d’une multitude de toxines liées au métabolisme de ces matières fermentées. Cela en fait un acidifiant extrême.

#6 Favorise les candidoses :



" Notre système digestif ne peut assimiler que les sucres d’origines naturelles, non transformés. Il s’agit du fructose, celui que l’on trouve dans les fruits, les légumes et lorsque nous sommes enfants du galactose celui que l’on trouve dans le lait maternel et enfin le miel. Ceux qui ne sont pas assimilables, et qui nourrissent, favorisent ainsi la prolifération du Candida albicans. Ce champignon qui lorsqu’il est en surnombre provoque de nombreux dégâts dans l’organisme, sont tous les sucres artificiels d’origine industrielle. Par ailleurs, ils ne sont pas reconnus par l’organisme qui ne sait qu’en faire et constituent des déchets encombrants qui sont stockés jusqu’à produire des effets délétères qui compromettent à terme notre santé. Il s’agit du disaccharide une combinaison de glucose et de fructose qu’est le Saccharose. Le saccharose indirectement en favorisant la prolifération du candida albicans va modifier les fonctions digestives en les ralentissant et, par la création d’un tapissage de la muqueuse digestive il installe un obstacle à la physiologie normale. Il en résulte de multiples déficiences enzymatiques et des carences immunitaires. "


#7 Prédispose à l'état dépressif ...


Le sucre blanc est un copain de la dépression et du mal-être car son absorption provoque tout le métabolisme physiologique des sucres. L’état de dépendance qu’il crée déclenche un traumatisme de physicho-émotivité de l’individu qui sera plus sensible aux phases d’excitations et d’anxiétés, d’euphories et de dépressions, bref les sautes d’humeurs. Et pour reprendre les mots du chercheur James E. Gangwisch :

« Je pense vraiment (…) que cela (les sucres raffinés) a un impact important sur votre humeur, votre bien-être et votre niveau d'énergie ».

L’American Journal of Clinical Nutrition expose également cette corrélation après avoir examiné l’indice glycémique et les types de glucides consommés par 70 000 femmes ménopausées pendant 4 ans, durant lesquels leur état de santé mental a été mesuré régulièrement, ainsi que les symptômes attestant d’une dépression. Les conclusions montrent que les femmes consommant fréquemment des sucres raffinés, notamment dans les plats industriels, présentaient un plus grand risque de dépression que les femmes consommant légumes et céréales complètes.

" Les chercheurs de différents instituts de recherche américains (Columbia University, Stony Brook University, University of California-Davis, New York University Langone Medical Center, Duke University Medical Center, University of Minnesota) ont mené cette étude sur l’alimentation et les symptômes de dépression, à partir des données de 69.954 femmes ménopausées, âgées de 50 à 79 participants à la cohorte The Women’s Health Initiative, suivies durant 3 ans et exemptes de dépression au départ de l’étude. Les participantes ont renseigné par questionnaire alimentaire leur apport de glucides, de fibres alimentaires et d’aliments spécifiques tels que les grains entiers, les légumes, les noix et graines et les légumineuses. Les chercheurs ont ensuite calculé une charge glycémique et ont réparti leurs participantes en 5 groupes en fonction de cet index glycémique (IG) alimentaire global. "



Mais si ils sont si nocifs, pourquoi ces poisons sont-ils autant présents dans nos assiettes ? Pour le découvrir, je vous propose maintenant d’aller voir un peu plus près du côté du fonctionnement de l’industrie agro-alimentaire.


L’industrie agro-alimentaire, la grande copine des sucres raffinés


Un peu d'histoire ...

Il n’y a encore pas si longtemps que cela, la France était un pays de cultures biologiques, le chimique de synthèse n’avait pas encore la place qu'on lui connait aujourd’hui. Mais dans les années d’après guerre, le trou démographique dans les campagnes ne permettait plus de soutenir correctement la production, et pour la première fois de son histoire la France a eu recours à des techniques chimiques pour accélérer la cadence agricole. Les résultats furent à la hauteur des espérances et l’emploi des engrais azotés devint prépondérant.


L’histoire serait belle si elle s’arrêtait là mais le sol commença à s’appauvrir. Le microbiote de la terre avait de plus en plus de mal à se régénérer et bientôt les sols français devinrent pauvres en éléments nutritifs, je devrai même dire immunitairement déficients. Cette situation amena les « maladies » sur les exploitations.


Au lieu de réfléchir au problème de base, à savoir la mauvaise alimentation des sols par l’utilisation d'engrais non naturels, les agriculteurs commencèrent à utiliser les « médicaments » des plantes. C’est ainsi que se démocratisa l’utilisation sans réflexion de tous les « cides » pesticides, insecticides, fongicides dans nos cultures…


Je vois déjà ceux qui se disent, « mais il est fou, il nous parle d’agriculture, quel est le rapport avec les sucres blancs ? ».


Entre industrie et profits, la santé ne fait pas le poids, et entre l’industrie agricole et l’industrie de vente alimentaire, il n’y a qu’un pas. Et vous allez voir que le sucre blanc est un allié subtil au profit économique de ces grands groupes industriels, dans leur force de vente.

Comment pensez-vous que les industriels fabriquent des produits alimentaires aux profits intéressants ?

Cela n’est possible que par des rendements agricoles intensifs et permanents que seul promet les produits chimiques (enfin ils ne connaissent pas encore les joies de la permaculture).

Et comment font-ils pour donner à ces produits alimentaires bon marché, mûris trop vite, arrosés de pesticides, d’herbicides, de fongicides, traités et retraités, sur des sols pauvres, un goût qui ne soit pas horrible en bouche ?

Par la chimie des saveurs qui arrose les produits transformés d’arômes et « d’exhausteurs de goûts » qui amèneront la synthèse qui manque et qui nous donnera l’illusion de saveur que seul un produit naturel peut nous apporter. Par exemple dans votre YOP à la framboise du petit-déjeuner, il n’y a pas plus de fruits que de poules qui ont des dents dans la ferme la plus proche.


Ensuite le sucre blanc, ce « roi du camouflage » aux principes addictifs puissants, qui, combiné aux arômes et exhausteurs de gout, feront de vous la personne la plus comblée, qui redemandera encore de ce produit et ses dérivés. Et puis le sucre permet la conservation, vous comprenez, c’est important !


Ne soyez pas crédules, ces produits sont là pour vous rendre accros. En un an, l’Union européenne consomme chaque année 170 000 tonnes d’arômes industriels, auxquelles il faut ajouter 95 000 tonnes de glutamate, cet exhausteur réputé pour sa dangerosité.


Aujourd’hui, notre consommation de sucre raffiné représente plus de 40% de nos apports énergétiques quotidien. Ce n’est pas 40% de sucre blanc en morceau ou en poudre que vous mettez dans votre yaourt ou votre café, non non. La majorité nous est caché, bien confinée dans les savoureuses recettes de mère industrie qui nous concocte tous ses merveilleux produits alimentaires. Ce rajout vicieux nous est caché dans les desserts, les gâteaux, les biscuits, les sodas, les pâtisseries, les glaces, les yaourts, les sandwichs, les salades, les laitages, les conserves… Bref partout !

La consommation de sucres cachés était de 70% en 1979, passée à 82% en 1991… ET aujourd’hui, imaginez bien que la pratique industrielle n’est pas prête de s’arrêter, la vente de ses produits ne cessant d’augmenter et le profit avec.



" Jusqu’à 22 morceaux de sucre dans un flacon de ketchup Heinz, graisses cachées dans les céréales pour enfants… "



"Le sucre est plus addictif que certaines drogues"


Le problème c’est que ce sucre, ce sont les industriels qui l’ajoutent au moment de la fabrication de produits salés comme sucrés, et ce depuis des décennies. Environ 80 % de nos aliments transformés contiendraient du sucre aujourd’hui, et la consommation mondiale de cette substance aurait augmenté de 46 % au cours des 30 dernières années, avance Damon Gameau. À tel point que notre palet s’y est complètement habitué, et qu’on a tous plus ou moins développé sans le savoir une addiction à cette substance douce. "Ça a été scientifiquement prouvé que le sucre est plus addictif que certaines drogues", avance Kyan Khojandi. "Après ce film, personnellement je me suis engagé à faire un sevrage de sucre pendant 20 jours, et j’ai vraiment eu les effets du sevrage. J’ai eu des pertes d’énergie, des fringales de sucre. J’avais dans mon placard une boîte de corn flakes gavés de sucres, et je sentais cette boîte m’appeler ! Je me voyais me faire un bol… comme un camé !"

Sucres blancs et symptômes associés :


Récemment le Nasa Research Center Hampton a estimé à 150 000 par an le nombre de décès dus au sucre aux États-unis.

Extrait de la revue "Vie et Action" n°238.


Nous avons déjà eu un aperçu, en début d’article, des effets nocifs que pouvaient avoir le sucre blanc. Mais plus en détail, quelles sont les pathologies associées ?

#1 Le diabète :


La première qui me vient à l’esprit, c’est le diabète, qui est la maladie la plus connue du métabolisme des sucres raffinés. Il touche aujourd’hui près de 100 millions de personnes dans le monde. Le biologiste et naturopathe Marchesseau disait en son temps que les sucres blancs :

« sont difficilement transformables en sucres organiques, se stockent très mal dans le foie et sont brûlés incomplètement dans les muscles (diabètes) ».

Le diabète est une maladie pancréatique qui se caractérise :


- Soit par un pancréas qui n’arrive pas à sécréter suffisamment d’insuline et qui ne peut donc plus jouer son rôle qui consiste à faire baisser le taux de glycémie dans le sang, dans le cas du diabète de type 1 (ou diabète maigre).

- Ou par un pancréas surchargé qui ne remplit plus ses fonctions glycogéniques par suite de surmenage de ses cellules où l’hypoglycémie est chronique, dans le cas du diabète de type 2 (ou diabète gras).

En 1923, le prix Nobel de médecine pour sa découverte de l’insuline, alias le canadien Frédéric Banting, nota que le diabète était très présent chez les planteurs de canne à sucre qui consommaient beaucoup de sucres raffinés, alors qu’il n’affectaient pas les ouvriers qui ne mâchaient que la canne à sucre à l’état naturel. Et quel est le symptôme de l’hypoglycémie sévère ? La faim incoercible (fringale) pour en revenir à l'état de manque cité plus haut.

#2 Tension, agressivité et épuisement :


En 1980, le docteur Abram Hoffer affirme que :

« La dépendance au sucre cause des symptômes typiques aussi graves que ceux qui accompagnent le sevrage de n'importe quelle autre drogue ».

Mais physiologiquement, comment le sucre agit-il sur nous ?

Quand nous ingérons du sucre blanc, sous forme de poudre ou sous forme cachée dans les produits industriels, il est très rapidement absorbé dans le sang. Ce qui pousse le pancréas à y envoyer de l’insuline, ce qui entrainera par la suite une chute brutale de la glycémie quand le pic sera passé (hypoglycémie). Cette chute brutale de sucre déclenchera divers phénomènes tels que l’apparition, dans le sang, d’hormones comme l’adrénaline, destinée à normaliser le taux sanguin. Les symptômes qui peuvent apparaitre seront de plus ou moins fortes intensités allant de la simple faiblesse, aux malaises, aux sueurs, l’irritabilité et surtout le besoin de manger.

L’adrénaline, c’est l’hormone de la survie sécrétée par un stress du métabolisme. On imagine bien que ces stress répétés amènent une fatigue de l’organisme, une fatigue nerveuse... (qui veut un petit burn-out ?).


« De nombreuses études montrent qu’il y a aussi une forte corrélation entre l’abus d’alcool, l’hypoglycémie et les comportements criminels. En fait, les métabolismes de l’alcool et du sucre sont les mêmes. La plupart des prisonniers violents des prisons sont hypoglycémiques et alcooliques. À chaque fois qu’ils boivent de l’alcool, nous savons que leur taux de sucre diminue dramatiquement dans le sang. Cela peut aller jusqu’au coma hypoglycémique et même un AVC mortel.


Près de 97% des alcooliques sont hypoglycémiques, comparés à 18% dans la population générale. La raison en est qu’à chaque fois que l’alcoolique est en hypoglycémie, il reboit, se sent mieux provisoirement, et c’est le cycle infernal !...Quand on règle la glycémie de ces gens, 71% deviennent sobres, comparés à 25% pour les Alcooliques Anonymes. »


#3 Hyperactivité :

Vous savez les enfant sous Ritaline ? Et bien déjà en 1980 le docteur R. Prinz, de l’université de Floride, démontra que les enfants qui présentaient des symptômes hyperactifs ou de déficit de l’attention étaient ceux qui consommaient le plus de sucres, c’est à dire plus que ce que représentaient les 40% de sucres raffinés qui composaient la dose journalière des rations caloriques.

#4 Dégénérescence de l’esprit :


Outre le fait d’exciter le corps dans un premier temps, le sucre amène à terme aux diminutions des fonctions cognitives, avec une déconnection progressive du potentiel intellectuel.


Une étude qui nous vient de l’université de Birmingham, (Alabama), que je trouve intéressante, met en lien deux groupes de souris que l’on a observé pendant 175 jours :

Le premier groupe est strictement resté à l’eau plate, tandis que les souris, baptisées « soda » du deuxième ont tourné à l’eau sucrée.

Après 25 semaines de cette « cure », les cerveaux des souris « soda » contenaient 3 fois plus de bêta-amyloïde, une protéine constituante des plaques séniles caractéristiques de la maladie d’Alzheimer, et 2,2 fois plus d’apolipoprotéine, molécule qui favorise la formation des plaques séniles autours des gaines de myéline qui entourent les neurones.

Mais l’expérience la plus probante nous vient du docteur Jayne Goldman, de l’université du Connecticut, qui en 1986 donna une dose de sucre à des enfants, correspondant à un coca-cola. Elle constata une chute des performances mentales trente minutes après la consommation du produit, et qui atteignait son maximum une heure après l’ingestion, les enfants ne pouvant arriver à se concentrer durablement.


#5 L’ostéoporose :


L’ostéoporose est une diminution de la densité de l’os. Celui-ci devient plus fragile et le risque de fracture augmente.


En privant l’organisme de ses nutriments, les sucres raffinés jouent une action nocive sur le système ostéo-musculaire. L’acidification du corps en est la cause, par les effets métabolitiques du sucre blanc que nous connaissons maintenant.

Le sucre blanc, comme tous les produits raffinés, vole le calcium (comme le lait animal d'ailleurs) de l’organisme qui n’a pas d’autre choix que de se délester de ses réserves pour équilibrer l’environnement acide.


Les analyses démontrent également (tout le monde peut la faire) que la proportion de calcium dans les urines est bien plus importante après consommation de sucres blancs.

#6 Cancers :


Le Dr Servan-Schreiber nous dit : « Le cancer se nourrit de sucre ».


Imaginez le cancer ou la tumeur (forme évoluée au niveau des tissus) comme un grand camion poubelle qui ne peut prospérer que sur un terrain très pollué et qui est là pour l’aider à se nettoyer. Il est communément admis que plus l’hygiène alimentaire et saine et l’activité physique régulière, moins les maladies dégénératives, tel que le cancer, sont possibles.

On constate également que la digestion des saccharoses (sécrétion d’insuline pour décortiquer les sucres blancs) s’accompagne de la libération de la molécule IGF qui est importante dans le processus de croissance des cellules cancéreuses. Le sucre industriel est de toute manière pro-inflammatoire ce qui stimulerait, encore une fois, la croissance des cellules cancéreuses. On doit la conclusion suivante au biologiste allemand Otto Heinrich Warburg qui a découvert que le métabolisme des cellules cancéreuses était dépendant des déchets générés par l’alimentation.

Le docteur S. Schreiber va plus loin en nous disant que plus l’insuline est sécrétée quotidiennement, plus les risques de pathologies dégénératives étaient élevées, dans la mesure où la sécrétion de l’IGF est relative à la sécrétion d’insuline.

Et qu’est ce qui contraint le corps à un haut niveau de glycémie ? Tous les produits raffinés (farine blanche, sels raffinés, sucres blancs, sirop, pain blanc, céréales sucrées, pâtes non complètes…).


Le philosophe japonais Michio Kushi, qui a introduit l'art de la macrobiotique aux États-Unis nous dit :


" Au début, le sucre va jusqu’au foie et est stocké sous forme de polysaccharides. Le cas échéant, les polysaccharides se décomposent et rentrent dans le milieu sanguin pour répondre à un besoin du corps. Lorsqu’il n’y a plus de place, le foie s’enfle et accroche l’écriteau « complet » ! L’excès de sucre doit donc retourner au sang sous forme d’acides gras. Il y circule et se demande où il pourrait bien se loger. Il trouve un endroit agréable et tranquille pour emménager, comme votre épaule ou votre cuisse, sous le menton, etc. Il ressemble à ces personnes aux cheveux longs qui errent à la recherche d’un gîte…


Un sucre trouve un endroit merveilleux pour dormir – un autre arrive et se dit ! « Tiens, ce n’est pas mal ici, je crois que je vais rester ». Bientôt, d’autres viennent. Et à la longue, il y a des millions de sucres. Étant yin, le sucre cherche un milieu yang pour dormir, et il va aux organes yang comme le cœur, les reins, les ovaires et sous la forme d’acides gras, adhère comme une couche de graisse à ces organes. Mais ces sucres ne se contentent pas de rester à l’extérieur, ils veulent entrer dans la maison. Bientôt, ils se trouvent à la cuisine, entrain de chercher de quoi manger, et au salon en train de regarder la télévision !


Ils commencent à pénétrer dans les cellules. Ils prennent d’assaut les organes. Les organes ne peuvent plus fonctionner – par conséquence, les acides gras se condensent et forment des calculs. Une personne dans cet état peut donc avoir des pertes vaginales, une toux, de la fièvre, etc., on peut avoir ensuite la maladie de Hodgkin, la leucémie et différentes maladies dont l’aboutissement est le cancer ! »


" Il (le sucre) atténue l'odorat et l'action des glandes salivaires. Il est à l'origine de nombreuses caries dentaires. Il engorge les cellules hépatiques par le phénomène de caramélisation, les cellules absorbent ce composant, sans pouvoir l'éliminer, allant jusqu'à l'asphyxie des cellules hépatiques.


Les protéines de l'organisme réagissent avec le saccharose entraînant la perte des fonctions essentielles des enzymes digestifs.


Il est à l'origine du surpoids, de l'obésité, du diabète, consommé régulierement il est à l'origine d'une baisse de la stériilité, de problèmes immunitaire devant la transformation des microbes qui donnent la préfèrence au bactéries à la carte génétique modifié, supérieure aux générations antérieures, plus virulentes, et qui évoluent d'autant plus qu'il y a une carence immunitaire digestive, due à un mauvais métabolisme digestif, par cette atrophie du pancréas, lors de l'ingestion trop importante de saccharose. "


CONCLUSION


Si nous faisons le point et que nous créons un pont de compréhension, nous constatons que ce qui nous arrive au point de vue de la santé est similaire à ce qui arrive à notre agriculture, nous sommes malades de ce que nous mangeons, et nous nous soignons de la même manière que nous « soignons » nos cultures, par du chimique de synthèse, avec une pensée limitante et anti-symptômatique, sans jamais s'occuper des causes.


Cela aura pour conséquence d'inhiber les symptômes, mais à quel prix ?

Il est évident que les sucres raffinés sont l'un des piliers des maladies de notre génération. Ces maladies de civilisation ne sont que la suite logique d'une alimentation toxique et totalement inadaptée aux réels capacités et besoins de notre organisme.

C'est à nous, consommateurs, de prendre conscience de notre bien-être et de la qualité du carburant que l'on donne à notre corps.

Cela vous paraîtrait-il logique de donner à votre plante ou à votre chat du soda comme seule boisson ?


L'évidence voudrait que non et votre instinct vous direz que ce n'est pas sain, et bien pourquoi faites-vous cela à votre corps ?

Je souhaiterai finir cet article par cette citation du docteur Robert Boesler qui affirme que :


« La fabrication moderne du sucre a entraîné des maladies complètement nouvelles. Le sucre du commerce n'est rien d'autre que de l'acide cristallisé. Si dans le temps passé le sucre était tellement cher que seuls les riches pouvaient se permettre de l'utiliser, cela était du point (de vue) économique national, sans conséquence. Mais aujourd'hui quand, à cause de son bas prix, le sucre a entraîné la dégénérescence du peuple, il est temps d'exiger une mise en garde nationale. La perte d'énergie par l'usage du sucre au siècle dernier et au début de ce siècle ne pourra jamais être rattrapée car elle a laissé sa marque sur notre race. (...) Ce qui a été détruit par le sucre est perdu et ne pourra jamais être retrouvé.»

 

Article écrit par Adrien Ruet, praticien naturopathe, formateur et fondateur du site.


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