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Endométriose, la comprendre et l'accompagner avec la naturopathie

Dernière mise à jour : 18 déc. 2021



Le premier jour du reste de tes emmerdes !


Tous les mois, une femme en âge de procréer a ses règles. Simple, basique. Jusque-là tout va bien ! 


Alors que c’est un phénomène biologique naturel et créateur, connectant à l’animalité et au côté sauvage du féminin, pour d’autres, les règles riment avec calvaire mensuel et douleurs monstrueuses. Ce calvaire porte un nom, c’est l’ENDOMETRIOSE.

L’endométriose touche 1 femme sur 10, soit plus de 2 000 000 de femmes en France.

Effroyable constat : tous les mois, votre femme, votre copine, votre fille, votre voisine, votre collègue souffre, et généralement en toute discrétion…


Pourquoi ces femmes souffrent-elles en silence ?

Lorsque vous êtes une jeune fille, tout nouvellement réglée, on vous explique brièvement que les règles : "ça fait mal, c’est normal". C’est le lot de toutes les femmes, donc prière de souffrir mais avec le plus de classe possible.

Si d’aventure, cette dite jeune fille se plie en deux et prétexte de ne pas vouloir aller à l’école ou au travail, on lui dit « mauvaise excuse, file faire face à tes obligations ».

Si d’aventure, toujours, cette jeune fille se hasarde à en parler à son médecin, là c’est très cruel, on évoque un problème d’ordre psychosomatique … « C’est dans la tête mademoiselle cette douleur »…



Avec tout cela, cette jeune fille devient une femme qui s’endurcit et qui fait face. Pour d’autres, impossible de donner le change.


Endométri…quoi ?


Selon le site info-endométriose.fr, l’endométriose est une maladie chronique, caractérisée par la présence de foyers d’endomètre en dehors de la cavité utérine. L’endomètre est la muqueuse interne de l’utérus. Sous l’influence des hormones ovariennes, il change d’épaisseur selon la phase du cycle.


S’il n’y a pas de nidation (implantation de l’embryon dans la muqueuse utérine) après la fécondation, l’endomètre se désagrège et s’évacue à l’extérieur par le vagin : c’est ce qu’on appelle communément les règles.


L’endométriose évolue différemment d’une femme à l’autre. Des foyers d’endomètre s’implantent dans les organes pelviens, comme le péritoine (membrane qui tapisse la cavité abdominale), les ovaires, l’intestin ou la vessie. Plus rarement, des foyers peuvent être présents dans d’autres organes comme les poumons ou même sur des cicatrices cutanées. Ces foyers réagissent eux aussi aux fluctuations hormonales survenant lors du cycle mensuel. Ils s’épaississent, saignent mais ne sont pas évacués par les voies naturelles (vagin). Ils provoquent alors, aux endroits où ils se trouvent, des lésions, des kystes, des nodules ainsi que des réactions inflammatoires avec formation de tissu cicatriciel et d’adhérences entre les organes avoisinants.


Maintenant, fermez les yeux, et imaginez que tous les mois, vous saignez là où ce n’est strictement pas prévu par la nature, et que ce sang ne s’évacue pas. Souffraaaance.


Une maladie encore énigmatique :


Plusieurs théories sont avancées :


on parle de « menstruation rétrograde » : au lieu de s’évacuer par le vagin, une petite partie de l’endomètre ferait fausse route et s’échapperait dans les trompes jusqu’à la cavité abdominale pour s’implanter dans différents organes (ovaires, vessie, intestin). On soupçonne des troubles du système immunitaire, on dénonce les causes environnementales, comme l’exposition à la dioxine, les perturbateurs endocriniens tels que les pesticides de l’alimentation, le bisphénol A de vos Tupperware, les phtalates de vos cosmétiques, la pilule… On accuse le stress, et certains avancent un facteur génétique.

Une seule certitude, il n’y a pas une mais “des” endométrioses car cette maladie ne se développe pas de la même façon d’une femme à l’autre.


Une liste des symptômes qui n’en finit plus.


Ces symptômes peuvent apparaître au premier jour des règles ou bien plus tard dans la vie d’une femme. Ils se manifestent avant, pendant ou après les règles, pendant l’ovulation ou pendant ou après un rapport sexuel.


Les douleurs peuvent être modérées, aiguës, insupportables, voir invalidantes.

Dans 75 à 90 % des cas, ce sont des douleurs de dysménorrhées* qui apparaissent pendant les règles.


(*dysménorrhée : règles douloureuses)


Dans 30 à 70% des cas, ce sont des douleurs de dyspareunies* déclenchées lors des rapports sexuels.


(*dyspareunie : douleurs lors des rapports sexuels)


Dans 40% des cas, ce sont des douleurs pelviennes et abdominales chroniques.


Dans 35% des cas, ce sont des douleurs liées à des troubles digestifs ,ou encore des douleurs de dos, d’épaules, de sciatiques, du thorax, de compression du diaphragme…

Entre errance médicale et fausses croyances !


Il est socialement acceptable de souffrir pendant ses règles ; les femmes retardent donc le moment où elles confient leur souffrance à leur médecin.


Lors de la consultation, les blouses blanches sont prises au dépourvu de cette symptomatologie complexe : un diagnostic met entre 6 à 10 ans pour être posé.

Il est scientifiquement inacceptable que les médecins ne soient pas mieux formés à cette maladie chronique afin de raccourcir le temps de diagnostic. Les #endogirls font fasses à une errance médicale désolante, j’ose dire, quasi cruelle.

Vous, qui nous lisez, si vous avez le moindre doute, n’hésitez pas à mentionner le nom de cette maladie lors de vos rendez-vous médicaux. Demandez à ce que cette piste soit explorée, et le cas échéant, écartée. Vous-même êtes maitre à bord.

8 millions de Wonderwomen !


Je qualifierais les femmes atteintes d’endométriose de « Wonderwomen ». Oui, car ces femmes, en plus de devoir gérer leur douleur, doivent assurer le reste.


Avez-vous déjà pensé à ce que cela donnerait si vous aviez mal au ventre à en pleurer, lorsque vous allez à la selle, lorsque vous faites pipi, après un repas, lorsque vous marchez et que, en même temps vous êtes en réunion, ou à la grille de l’école à attendre vos enfants ?


Avez-vous imaginé être à 10% de vous-même, avec votre mec, vos enfants, vos amis ?


Avez-vous imaginé avoir une relation sexuelle alors que vous souffrez quasiment 20 jours par mois ?


Avez-vous imaginé demander une promotion à votre patron, alors que selon lui, vous multipliez les excuses bidons lors de vos retards ? (je vous passe les statistiques concernant l’évolution professionnelle et les augmentations de salaire pour les personnes atteintes de maladies chroniques, c’est une discrimination sans nom !)

Et puis, il y a ce couperet angoissant, ces pourcentages déprimants sur le taux de fertilité des femmes atteintes d’endométriose. Alors, on le scande : les #endogirls sont des Wonderwomen !

Quels sont les traitements à envisager ?


Des traitements hormonaux sont proposés avec deux options :


Les contraceptifs permettent aux ovaires de se mettre au repos en faisant disparaître les cycles. Pas l’idéal quand tu as un désir d’enfant. Les analogues de la Gn-RH sont des médicaments qui mettent la patiente dans un état de ménopause artificielle. Pas l’idéal car ils peuvent avoir des effets secondaires importants, comme l’ostéoporose et des bouffées de chaleur.

Lorsque le traitement médical ne suffit pas à calmer les douleurs, la chirurgie est proposée sous réserve d’une balance bénéfice/risque pour la patiente. L’objectif de l’opération (cœlioscopie) est une ablation de toutes les lésions endométriosiques.

Un esprit d’équipe se met en place autour de cette maladie :

À Paris, à l’hôpital Saint-Joseph, à Bordeaux, à la clinique Tivoli ou au CHU Pellegrin, le corps médical repense la façon d’aborder la maladie avec la mise en place d’une approche pluridisciplinaire.

Dans un cadre d’une médecine conventionnelle dite hyper spécialisée, c’est déjà une petite révolution, que de proposer aux patientes, dans une même journée, un parcours cadré et optimisé.


L’endométriose touche plusieurs organes, plusieurs systèmes, elle demande à être prise à bras le corps par une équipe de choc. En plus des gynécologues et chirurgiens digestifs, l’approche implique ostéopathes, sexologues, nutritionnistes et sophrologues.

Et la naturopathie dans tout ça ?

Sur les sites de références dédiés à l’endométriose, aucune mention n’est faite à la naturopathie. C’est dommage, car cela me paraît évident que d’appliquer les principes de l’hygiénisme en première intention ou en complément d’un traitement médical.

Ce qu’il faut avoir en tête, c’est que l’endométriose est une maladie dite de civilisation. Comprenez : là où il n’y a pas « notre » civilisation de type industrielle, il n’y a pas d’endométriose; Pour preuve, dans les communautés les plus reculées, aucun cas n’est recensé. Si les statistiques augmentent en flèche, c’est que la maladie est liée à des phénomènes environnementaux et sociétaux. Plus vous « polluez » votre corps de ce qui ne lui convient pas, plus l’endométriose se manifeste. On comprend alors qu’il est urgent de revenir à un mode de vie plus connecté à son instinct, ses cycles féminins et à la nature.

Au lieu d’être passive et d’atteindre le diagnostic, vous pouvez reprendre le contrôle, devenir actrice de votre santé et explorer ce qui vous fait du bien pour aller mieux.

Je peux affirmer, que nous pouvons avoir prise sur l’évolution de la maladie, la gestion de la douleur et le confort de vie, j’en ai fait l’expérience à titre personnel.

En naturopahie, on ne parle pas de maladie mais de terrain, chacune d’entre vous est différente, ce qui est bon pour l’une et semble fonctionner pour l’autre n’est peut-être pas « votre » solution. Dans cette quête, je vous conseille d’être accompagnée d’un naturopathe expert sur le sujet.

Il y a tout de même un socle commun que je souhaite partager avec vous, j’appelle cela le « #naturopower » !

Le « naturopower », ça commence dans votre assiette ! 3 fois par jour, vous pouvez limiter les sources pro-inflammatoires (le sucre, le gluten…) et hypotoxiques (les produits transformés, les phyto-œstrogènes comme le soja…). A l’inverse, privilégier les aliments qui vont contrer l’inflammation (curcuma, algue rouge, oméga 3 : petits poissons, huile de lin, de colza…).


Votre alimentation vous permettra aussi de chouchouter vos intestins. Si vos douleurs inflammatoires créent des congestions et des adhérences, autant éliminer ce qui peut vous ballonner, vous constiper, cap alors sur les accélérateurs de transit avec les fibres, les fruits, les légumes ou encore les purges (avec les conseils d’un naturopathe).


Le « naturopower », c’est aussi savoir quand mettre son organisme au repos, pour lui laisser le temps de faire son travail ou de le mettre en pause. Vous avez à votre disposition des moyens simples comme la mono-diète, le jeûne intermittent ou même des jeûnes courts de 24 à 48h.

Le « naturopower », c’est aussi de sentir lorsque son organisme sature. Hormonalement, vous êtes en excès d’œstrogènes, une détox vous fera beaucoup de bien. A répéter tous les mois si vous sentez une amélioration. Plusieurs moyens sont envisageables, le mieux est d’en parler avec un naturopathe.


Le « naturopower », c’est remettre de la vie dans votre bas ventre. On bouge, on marche, on nage, tout ce qui va pouvoir libérer l’énergie de votre feu sacré, réactiver les échanges circulatoires et cellulaires. C’est aussi reprendre confiance en son corps, se fixer de nouveaux chalenges, se faire du bien.




Le « naturopower », c’est aussi gérer son repos, savoir se préserver et écouter son corps lorsqu’il vous dit « stop, c’est assez pour aujourd’hui ». Remettre au lendemain et prendre rdv avec sa bouillotte.

Le « naturopower », c’est contrer votre stress. Savoir refuser un dossier, une sortie, pouvoir s’entourer d’une amie, demander un massage, consulter un sophrologue, se mettre à la cohérence cardiaque ou à la méditation…

En mettant en place ces bonnes pratiques, en 3 ou 4 cycles, vos douleurs diminuent. Prête à explorer ces pistes ?

Ensemble plus fortes !

Si chacune des femmes atteintes d’endométriose souffrent en solo, une communauté soudée existe, faite de femmes fortes et d’ambassadrices telles que Imany pour l’association EndoMind, Julie Gayet pour Info-Endométriose, Laëtitia Milot pour EndoFrance... Réseaux sociaux, associations et événements sont autant de lieux où la parole est libre, le retour d’expériences bénéfique. Les campagnes de communication jouent un rôle non négligeable sur la prise de conscience de cette maladie. Les femmes sortent de l’ombre et font entendre leurs voix, en affichant le hashtag 1#10 « Je suis 1 femme sur 10 ».

Alors on fait quoi pour avancer ?

Le 8 mars 2019, Agnès Buzyn, Ministre de la Santé, déclare vouloir améliorer la prise en charge des patientes.

Des filières de spécialistes seront mises en place dans les régions, avec des consultations obligatoires entre 11 et 13 ans et entre 15 et 17 ans, ayant pour objectif de dépister la maladie. La Ministre entend aussi "renforcer la formation" initiale et continue des professionnels de santé concernés, afin qu'ils sachent repérer les "signes d'alerte" et connaissent mieux "la prise en charge de premier recours". Un effort d'information auprès du grand public sera également fait, sur le site internet Sante.fr et lors des interventions sur la santé sexuelle dans les établissements scolaires. Madame Buzyn a demandé à l'Inserm de renforcer la communication scientifique vers la communauté des professionnels et chercheurs pour valoriser la recherche dans ce domaine.

Espérons que ces déclarations ne soient pas de belles promesses pour ces 8 000 000 de « Wonderwomen » et pour les générations de jeunes filles à venir. Soyons honnêtes, cette maladie chronique sort peu à peu des sous-bois, car l’endométriose, ça n’intéressait pas grand-monde… Je me pose sincèrement cette question : comment peut-on laisser autant de femmes souffrir alors que l’on est capable d’aller sur la lune, de fabriquer des bombes nucléaires, des prothèses connectées, des greffes spectaculaires ?

Moi, ça m’échappe.

 

Sources :

 

Article écrit par Ambre Rosain, naturopathe et rédactrice chez juste naturo.

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