L'artichaut est traditionnellement utilisé à l'entrée du printemps et de l'automne pour soutenir le système digestif. C'est un formidable cholérétique (augmente la production de bile) (1) et un cholagogue efficace (facilite l'expulsion de la bile de la vésicule biliaire au duodénum), ce qui en fait un allié de choix quand on connait l'importance de ce liquide épais et visqueux dans la digestion et le processus de detox.
J'apprécie le conseiller dans le cadre d'un programme en hygiène vitale si cela est pertinent lors d'une consultation.
Dans une cure d'artichaut, l'objectif est multiple. D'une part, on vient soulager les troubles dyspeptiques (ballonnements, digestion lente, spasmes, inconforts, sensations douloureuses dans la partie supérieure de l'abdomen...), ensuite on augmente la capacité des éliminations (detox) de l'organisme en augmentant la qualité du travail du foie, et tout cela par la stimulation de la sécrétion et de la mise en circulation de la bile !
Pour quels symptômes ?
On l'utilise dans le cadre de :
- l’hypercholestérolémie (taux élevé de cholestérol dans le sang)
- le diabète de type 2 (diabète non insulino-dépendant)
- digestion difficile (dyspepsie)
- insuffisance hépatique
- troubles hépatiques (cirrhose, hépatite...)
- protection de l'organisme (grâce à ses propriétés antioxydantes)
- facilite l'élimination rénale
- la rétention d'eau
- la constipation
- soulage les rhumatismes
- stimulation de l'appétit
- soutenir la detox
Rôle de la bile, késako ce liquide ?
La bile permet principalement au corps de digérer les matières grasses issues de la digestion (donc très importante dans la santé intestinale) et permet l'évacuation des produits lipo-solubles non toxiques issus de la dégradation des déchets que le foie a traité en amont.
Activer les processus de sécrétion biliaire, c'est lutter contre la majorité des troubles digestifs fonctionnels (constipation, nausées, ballonnements, gonflements...). Quand on le consomme frais, il agit également comme un prébiotique intestinal (2) en facilitant la production des bonnes bactéries de notre microbiote.
Le foie
Les déchets que traite le foie sont éliminés par 2 voies :
la filtration du sang par les reins avec les urines (ici les déchets hydro-solubles = l'ammoniaque en urée, l'alcool en acétate...)
la production de la bile par le foie avec les selles via les intestins (ici les déchets lipo-solubles = l'hémoglobine en bilirubine conjuguée...).
À retenir foie/ artichaut :
Je rappelle que le foie est le chef d'orchestre des organes émonctoires (les organes d'élimination = foie/intestins, reins, poumons et la peau) et que son rôle est extrêmement important dans la recherche de la santé.
Ce qui est intéressant ici est que l'artichaut est un élément local, que l'on peut consommer de différentes manières (frais, feuilles séchés, infusion, décoction, extrait du principe actif...) et qu'en agissant sur le foie, mais aussi sur les reins, il soutient l'organisme sur tout un tas de symptômes liés à une mauvaise évacuation des déchets accumulés au sein de l'organisme.
Pour aller plus loin :
7 signes d'un foie encrassé : lire l'article
3 plantes utilisées en naturopathie qui soutiennent la digestion : mélisse, fenouil et artichaut : lire l'article
Le chardon-Marie : la plante qui protège le foie : lire l'article
4 plantes bonnes pour soutenir le foie : lire l'article
L'aubier de tilleul : remède naturel efficace pour drainer les reins et le foie : clique ici
7 remèdes de naturopathe pour soutenir son foie durant les fêtes : clique ici
Le foie en médecine chinoise traditionnelle : un pont vers le monde des rêves : clique ici
La cynarine : le principe actif de l'artichaut
C'est son principe actif, la cynarine (ou acide dicaféylquinique), qui lui donne son goût amer et astringent et que l'on retrouve majoritairement dans ses feuilles (seule partie utilisée en phytothérapie), qui lui confère ses propriétés purifiantes au niveau du foie.
L'artichaut est également un diurétique grâce à sa riche composition en potassium et en insuline. Il est riche en flavonoïdes et en anthocyanines (des antioxydants) (3). Il aide donc l'organisme à lutter contre les radicaux libres et leurs effets néfastes sur l'activité cellulaire, le système immunitaire... En fonction de la constitution du sujet, il peut être intéressant d'en consommer aux changements de saison. En infusion, il faut s'accrocher, mais l'extrait d'artichaut passe très bien :) !
Précautions d'usage
Il est déconseillé de pratiquer une cure d'artichaut quand :
on est sujet à la cholécystite (inflammation de la vésicule biliaire par présence de calculs obstruants le canal vésiculaire),
aux allergiques des plantes appartenant à la famille des astéracées,
les enfants de moins de 12 ans
les femmes enceintes ou allaitantes
On peut observer différents effets secondaires mineurs et passagers :
légères nausées
diarrhées
brûlures d'estomac
Durée de la cure : 3 à 4 semaines.
Méthode d'utilisation : utilisation des feuilles séchées, poudre, extraits concentrés (plus riches en principes actifs que la poudre) ou teinture mère.
Posologie : pour les gélules de 3% à 5% de cynarine, on consomme de 400 à 600mg/J, idéalement en 2 ou 3 prises. Si on utilise les feuilles séchées : 6gr/j en 3 prises avant chaque repas (1cc/tasse).
Il est intéressant de coupler l'artichaut avec d'autres plantes ayant une action sur le foie, comme le radis noir pour les dyspepsies, le chardon marie pour l'insuffisance hépatique, avec l'aubier de tilleul pour stimuler la vésicule biliaire, avec la fumeterre pour faciliter la digestion...
Je conseille généralement l'extrait d'artichaut de l'excellent laboratoire Sunday natural qui est dosé à 500 mg par gélule à 5% de cynarine.
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Sources :
Article écrit par Adrien Ruet, praticien naturopathe, formateur et fondateur du site.
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