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Tout le monde peut-il se soigner par le jeûne ?

Dernière mise à jour : 15 mars 2021


Voilà un sujet qui divise dans le monde dans la santé. Le jeûne, bien qu’étant une pratique ancestrale, connaît aujourd’hui un regain de popularité croissant. On trouve en effet assez facilement sur le web une tonne d’articles, de reportages, de forums et de témoignages vantant les bienfaits du jeûne. Et à mon avis, ce n’est pas prêt de s’arrêter.


Mais s’il y a d’un côté les enthousiastes, il y a de l’autre les sceptiques. C’est compréhensible dans la mesure où les mécanismes et bienfaits potentiels du jeûne sont encore largement méconnus du grand public.


« Toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant été une évidence. »

Arthur Schopenhauer, 1788-1860, Philosophe allemand.


Entre les ultra-enthousiastes qui ne jurent que par le jeûne et les ultra-sceptiques qui voient des dérives sectaires partout, on trouve les modérés, qui eux tolèrent cette pratique… mais pas trop non plus, parce que c’est de l’affamement après tout, ou alors à la condition d’un strict suivi médical, ce qui réduit quand même beaucoup les possibilités (bonne chance pour trouver un médecin ouvert au jeûne).


Alors avec tous ces avis divergents, il est normal que beaucoup de personnes se demandent si jeûner pourrait ne pas être dangereux pour eux. D’où la question : tout le monde peut-il se soigner par le jeûne ?


Au risque de briser tout le suspens : oui, tout le monde peut jeûner… mais avec quelques réserves quand même, sinon l’article serait un peu court.

Tout le monde pratique déjà le jeûne, chaque jour !


Et pour éviter toute contestation possible, voici un argument imparable. À moins que vous vous leviez toutes les 3 heures en pleine nuit pour aller manger une collation (une pensée pour les bodybuilders à l’ancienne), vous jeûnez déjà quotidiennement, chaque nuit plus précisément pendant la phase de sommeil.


Le jeûne nocturne est même le plus efficace des jeûnes, car vous ne mangez pas, vous ne buvez pas (lire mon article sur le jeûne sec), et en plus vous êtes au repos total. Toute l’énergie est alors dirigée vers le nettoyage, la réparation et la restauration de l’énergie.

C’est bien la raison pour laquelle nous dormons, non ?


On pourrait m’objecter que le jeûne nocturne n’est pas assez long pour être considéré comme un vrai jeûne. Les faits sont là : nous avons généralement au réveil une haleine un peu moins fraîche (c’est parfois un euphémisme), la langue plus ou moins pâteuse… Ce sont bel et bien des signes qu’un important nettoyage a été entrepris durant la nuit.


Objectivement, il n’y a pas de vrai et de faux jeûne, mais des dizaines de façons de jeûner rattachées à des contextes différents. La véritable question n’est donc pas de savoir si on peut jeûner (puisque nous le faisons déjà chaque nuit), mais de savoir dans quel contexte un jeûne peut-il être bénéfique pour telle personne.


Il y a plusieurs façon de jeûner (contexte)

On va définir le contexte de jeûne par 4 paramètres :


_ l’environnement de la personne ;

_ l’état de santé de la personne ;

_ le type de jeûne ;

_ la durée de jeune ;


L’environnement de la personne


Le jeûne est traditionnellement définit comme l’abstinence de nourriture (et parfois d’eau), mais comme j’aime le rappeler, les sources de décharges énergétiques ne viennent pas uniquement de l’alimentation. Un jeûne sera d’autant plus bénéfique que l’environnement est sain et libre de toute pollution. On parle notamment de pollution de l’air, de pollutions électromagnétiques, mais aussi de pollutions mentales et émotionnelles (cogitation, inquiétude…).


Ce n’est pas pour rien que les centres de jeûnes sont généralement placés dans des endroits proches de la nature, et non en plein centre d’une grande ville !


Plus un jeûne est entrepris dans un environnement pollué, et plus il est potentiellement difficile à tenir, car le corps n’a pas totalement la possibilité de lâcher prise, et de se régénérer, tout en devant s’adapter à la privation de nourriture (production et utilisation des corps cétoniques).


L’état de santé de la personne


Le jeûne n’a rien de magique. Notre organisme est programmé pour s’auto-guérir. Mais il faut bien comprendre une subtilité : nos fonctions de nettoyage et d’auto-guérison, elles aussi, se détériorent en même temps que notre organisme (puisqu’elles en font partie intégrante).

On réalise le paradoxe : les personnes en bonne santé, avec une bonne vitalité, pourront jeûner plus facilement que les personnes en mauvaise santé avec une faible vitalité… alors même que ce sont ces dernières qui en auraient le plus besoin. Cela peut paraître injuste mais c’est ainsi.

Mais l’erreur est d’en conclure que le jeûne n’est que pour les bien-portants, alors que c’est une question de réglage individuel et de progressivité.


Quand on part de loin, on n’a pas d’autres choix que de gravir les marches petit à petit, en prévoyant par exemple de commencer par des jeûnes courts dans un environnent propice au repos, par du jeûne intermittent, ou simplement par des démarches d’amélioration de son mode de vie (alimentation plus en adéquation avec ses besoins, plus de sommeil, moins de stress, etc…), ce qui contribuera déjà à un certain niveau de nettoyage et de restauration de la vitalité.

Le type de jeûne


On retiendra 3 types principaux de jeûnes :

Diètes (monodiètes, cure de jus)

Jeûne hydrique ;

Jeûne sec.


Les diètes ne sont pas au sens strict des jeûnes, mais on peut les placer sur la même échelle en terme d’objectifs.


À durée égale, une diète sera moins puissante (donc moins efficace mais plus facile à entreprendre) qu’un jeûne hydrique qui sera moins puissant qu’un jeûne sec.


Mais on peut également voir les choses sous un autre angle : si 10 jours de monodiète équivaut à 3 jours de jeûne hydrique et à 1 jour de jeûne sec en terme de nettoyage (chiffres à ne pas prendre au pied de la lettre), alors 1 seul jour de jeûne sec devient à la fois la solution la plus rapide et la plus efficace.

Pourquoi s’embêter à prendre le chemin le plus long ?


D’autre part, les longues monodiètes de fruits (et autres cures de jus) ne sont pas sans risques non plus, car elles tendent à créer un déséquilibre entre le sodium et le potassium dans l’organisme, sollicitant de manière importante la production d’aldostérone (hormone responsable du maintien de cet équilibre) par les glandes surrénales. Or les personnes entreprenant généralement ce genre de cures le font justement parce qu’elles ont des surrénales épuisées…


Je ne suis absolument pas contre les monodiètes et les cures de jus (que j’ai moi-même pratiqué à plusieurs reprises), mais avec des petits jeûnes, vous minimisez les effets de bords potentiels sur votre métabolisme et vous optimisez les résultats. Le jeûne sec quant à lui, est un jeûne hydrique boosté aux stéroïdes, tout est plus rapide et efficace : le métabolisme, l’entrée en cétose, l’autophagie… Faites votre choix !


La durée de jeûne


Jeûne nocturne (entre 8 et 12h) ;

Jeûne intermittent (entre 16 et 20h) ;

Jeûne court (entre 1 et 3/4 jours) ;

Jeûne long (à partir de 5 jours).


Remarque importante : le jeûne intermittent peut se pratiquer quotidiennement et sur le long terme sans aucun problème puisqu’il s’agit d’un cycle de restricition/compensation sur 24h. Un jeûne classique (court et long) demande en revanche des périodes de récupération suffisantes entre chaque jeûne. La restriction ne doit JAMAIS être chronique.


Il va de soi que la durée idéale du jeûne est lié à l’état de santé de la personne (capacité d’adaptation métabolique) mais aussi à ses réserves graisseuses.


Les cas particuliers

Un petit focus sur les cas particuliers, car je sais que ces questions sont récurrentes…


Femmes enceintes et allaitantes

Avant tout, pour les femmes qui ressentent l’envie ou le besoin de faire un jeûne, il est TOUJOURS préférable de le faire AVANT ces étapes particulières de la vie qui demandent déjà énormément d’énergie.

Faire un bon nettoyage de son corps pour améliorer le terrain, si vous prévoyez d’avoir un enfant, c’est un cadeau que vous allez lui faire… mais c’est aussi un cadeau pour vous, car cela diminuera les risques de nausées et autres malaises pendant la grossesse.


Même s’il n’y a pas de contre-indication absolue, on évitera les jeûnes longs pendant la période de la grossesse par mesure de précaution, en particulier si la personne n’a jamais jeûné de sa vie. Le jeûne intermittent reste possible à la condition absolue d’être toujours à l’écoute de son corps et non dans la restriction.


Pour la période de lactation, cela dépendra du niveau de fatigue de la personne. Les jeûnes intermittents et courts restent faisables tant que la personne produit suffisamment de lait. L’adaptation individuelle est la clé.


Dans les deux cas, la priorité doit être donnée à une alimentation de qualité et dense en nutriment et non à la détoxificiation.


Personnes âgée et/ou en épuisement


Les personnes âgées ont généralement une caractéristique qui est d’avoir un système hormonal et enzymatique en berne. Or quoi de plus efficace que le jeûne intermittent pour améliorer le fonctionnement du système hormonal, d’économiser nos enzymes et optimiser la digestion des nutriments et leur utilisation ?


Pour contrer le vieillissement musculaire (sarcopénie), plutôt que d’apporter « plus » de protéines (ce qui va faire qu’augmenter la quantité de déchets circulants), il est beaucoup plus intelligent d’optimiser le métabolisme protéique en se contentant de 1 ou 2 repas par jour.


Cela peut bien sûr s’appliquer aux personnes en épuisement de tout âge !


Enfants


La caractéristique des enfants est d’être en pleine croissance. Ils ont donc besoin d’avoir une alimentation dense et diversifiée, sans restriction. Néanmoins, il n’y a aucune raison pour laquelle un enfant pourrait ne pas jeûner occasionnellement (surtout en cas de maladie par exemple).


Le jeûne intermittent quotidien reste tout à fait possible et bienvenue s’il est pratiqué naturellement par l’enfant (ce qui est plus souvent le cas qu’on le pense)… Il ne s’agit pas de restriction mais de repas moins fréquents et moins étalés.


Il reste important dans tous les cas de ne jamais imposer un jeûne à un enfant.


Personnes sous médication, diabétiques…


Si vous prenez des médicaments, bonne nouvelle, vous pouvez jeûner quand même. Il est d’ailleurs bien connu maintenant que le jeûne agit favorablement contre les effets indésirables et toxiques des produits médicamenteux (comme ceux utilisés en chimiothérapie par exemple).


Évidemment, vous ajoutez une charge toxique à gérer et minimisez donc la portée réparatrice du jeûne. Souvenez-vous du chapitre sur l’environnement parmi les 4 paramètres que j’utilise pour définir un contexte de jeûne. (Le même raisonnement peut être appliqué pour les fumeurs par exemple.)

Une attention toute particulière pour les diabétiques (cela concerne plus particulièrement le type 1, insulino-dépendant). Même si on trouve des témoignages de diabétiques type 1 ayant vu leur glycémie se stabiliser après quelques jours de jeûne, il reste impératif de contrôler sa glycémie régulièrement, que vous choisissez de vous lancer dans un jeûne ou pas.


Conclusion

Désiré Mérien, biologiste et spécialiste du jeûne en France, affirme que pour jeûner il faut être en bonne santé. Pourtant, on constate que les animaux sauvages jeûnent naturellement quand ils sont malades jusqu’à rétablissement.


En réalité, même malades, les animaux sauvages sont en bonne santé comparé à beaucoup d’humains actuels qui sont dans un état de maladie (ou de faiblesse) chronique. L’état de santé n’est pas vraiment une question de maladie, mais surtout de vitalité.


Pour ma part, je suis totalement d’accord avec Désiré mais je dirais les choses autrement : pour faire des jeûnes longs, il faut avoir une bonne vitalité. Ce qui relativise pas mal les choses. Et le jeûne devient tout de suite plus accessible.


Dans l’absolu, tout le monde peut jeûner, mais en l’adaptant à son niveau et à son contexte de vie.


Pour en savoir plus sur le jeûne thérapeutique : lire cet article.

 

Article écrit par Thierry Reid, Blogueur, hygiéniste et rédacteur chez Juste Naturo.


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