La dépression, c’est quoi ?
Les définitions classiques tournent autour de la notion de tristesse envahissante, avec un état de découragement et de faiblesse.
Psychologie :
Techniquement, on peut considérer que la dépression génère un ralentissement psychomoteur, entraînant psychologiquement tristesse, dans certains cas entrecoupée de phases d’agressivité, manque d’entrain, de motivation et souffrance émotionnelle; Et physiquement une fatigue, une difficulté à se mettre en action, des perturbations du sommeil, et diverses somatisations (spasmes musculaires, oppressions respiratoires, etc).
Physiologie :
Physiologiquement, cet état est le résultat d’une rupture de l’équilibre dans la sécrétion de neurotransmetteurs (substances fabriquées par l’organisme et nécessaires au fonctionnement correct de notre système nerveux). Les principaux concernés sont la dopamine, la sérotonine, et la noradrénaline.
Cet article n’aura pas pour but de détailler les remèdes naturels utiles pour traverser un coup de déprime, bien que de nombreuses possibilités soient envisageables : plantes contenant des précurseurs de neurotransmetteurs, apports de nutriments utilisés par le corps pour fabriquer ces précieuses molécules, acides aminés pouvant aussi être des précurseurs de neurotransmetteurs, oligothérapie, et autres. Les sources ne manquent pas pour explorer les possibilités curatives.
En revanche, nous allons nous intéresser un peu à tout ce qui, dans notre hygiène de vie, favorise ou pénalise l’équilibre de ces mécanismes.
La qualité du sommeil
Même si ça peut paraître une évidence, il est bon de rappeler que le sommeil n’est pas du temps perdu, mais bel et bien un moment privilégié durant lequel le corps se répare (anabolisme), et se ressource afin de pouvoir fournir sans dommage une nouvelle journée d’activité le lendemain (catabolisme). Mais la question de la durée n’est pas la seule à prendre en compte, les horaires de sommeil sont importants. Par exemple, les travailleurs de nuit, même s’ils ont autant d’heures de sommeil que d’autres, ont au fil des ans une fatigue et un vieillissement de l’organisme plus importants.
La qualité est également à considérer. Sans entrer trop dans les détails, une partie de notre système nerveux s’appelle le SNV (système neuro-végétatif), et de son équilibre dépend, parmi mille autre choses, la capacité du corps à profiter du sommeil pour se réparer et récupérer.
Toute perturbation de ce SNV (et les causes possibles sont nombreuses, du stress à la consommation de sucre raffiné comme les pâtes blanches), va influencer à la baisse la qualité du sommeil.
Le microbiote intestinal
Moins évident pour une partie du grand public, il a été largement montré à ce jour le lien entre un déséquilibre de la flore intestinale et une perturbation des neurotransmetteurs.
En effet, la présence ou l’absence de certaines souches bactériennes dans notre intestin exercent des effets positifs ou négatifs sur le métabolisme de la chimie nerveuse. Les causes d’altération de notre microbiote sont multiples, et ne se limitent pas à l’alimentation, loin de là. Il est intéressant, si nécessaire, de faire un point complet à ce niveau, et le naturopathe est en mesure de le faire, en prenant en compte les individualités qui vous concernent. Pour information, sachez que la majorité de la sérotonine fabriquée dans votre organisme est synthétisée par des cellules situées dans la paroi de votre intestin !
Avec un manque de sérotonine, vous aurez tendance à devenir irritable, à avoir des difficultés d’endormissement, ou encore à mettre en place des comportements compulsifs de compensation.
L’activité physique
L’activité physique est l'un des principaux moteurs stimulant la synthèse de la dopamine, neurotransmetteur du plaisir, et de l’action. La carence en dopamine vous fait perdre votre motivation, vos envies, et votre capacité à initier une action. Toutefois, le bénéfice de l’exercice physique ne s’arrête pas là : l’augmentation de la circulation cérébrale va jouer aussi, ainsi que la sécrétion d’endorphines, ou encore la capacité à appréhender sa « puissance », qui va améliorer l’image de soi.
La neurogénèse
Contrairement à ce qui a été véhiculé pendant longtemps, on sait aujourd’hui que la neurogénèse (la faculté de l’organisme à fabriquer de nouveaux neurones) peut durer toute la vie, mais avec une intensité variable en fonction de divers facteurs. Le ralentissement ou l’arrêt de la neurogénèse influence le développement d’un état dépressif, d’où l’importance de mettre en place des habitudes de vie favorables à ce phénomène. Voilà un petit tableau récapitulatif des facteurs influençant la neurogénèse :
Source : Naturothérapie au service d’êtres psychologiques et biochimiques – Cyrielle JEHANNEUF
La gestion des émotions
Tout stress génère des sécrétions de substances permettant une adaptation, notamment de la part des surrénales. Pas de problème si cette situation est ponctuelle, et si le corps dispose de plages de récupération entre les différentes stimulations de sa capacité d’adaptation.
En revanche, un stress répété et chronique maintient un taux de cortisol plasmatique augmenté (trouble anxieux par exemple), ce qui entraîne une diminution des taux de L-Tryptophane et de L-Tyrosine libres, avec pour conséquence directe une chute des neurotransmetteurs.
Apprendre à ne pas générer des stress « inutiles » peut vous amener à explorer nombre de techniques : respiratoires (cohérence cardiaque) pour aider à maintenir un équilibre neuro-végétatif ; thérapies comportementales pour comprendre les réactions ou les peurs générées par votre histoire personnelle et vos problématiques non résolues ; développement personnel et réflexion pour garder à l’esprit ce qui est essentiel pour vous et ce qui ne l’est pas.
À chacun d’entre nous, s’il se respecte assez pour vouloir prendre soin de lui (et des autres), de veiller à adopter des habitudes qui lui permette de conserver toute sa vitalité, sa joie, et son amour de la vie.
Article écrit par Frédéric Bernard du site https://www.la-vie-naturelle.com, rédacteur chez Juste Naturo, naturopathe, réflexologue et enseignant en naturopathie à l'IFSH.
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