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Endométriose : quand le corps devient un champ de bataille, que faire ?

Dernière mise à jour : 18 déc. 2021



Maladie des plus médiatiques ces temps-ci : l’endométriose. Quelle victoire pour toutes celles qui se battent au quotidien pour la faire connaitre et reconnaitre, pour celles qui en souffrent, et celles qui en ont souffert. Une maladie silencieuse qui ravage des milliers de femmes à travers le monde et qui semble en réelle augmentation ces dernières années (ou serait-ce juste que l’omerta est levé).


Un peu plus d’une femme sur dix serait touchée en France.


Le chemin quotidien des femmes que j’accompagne est parfois laborieux, douloureux, triste. Outre la douleur physique, toute leur vie est impactée : leur vie professionnelle, familiale, amoureuse et sexuelle. Les douleurs peuvent empêcher de travailler, affecter l’humeur, la vie quotidienne, mais également la fertilité.


On a tendance à oublier les jolis moments : quand notre corps nous donne du plaisir, quand on supporte la réintroduction d’un aliment ou lorsqu’on apprend à considérer notre corps comme un allié qui appelle à l’aide avec ses symptômes…


Causes de la maladie


Les causes sont floues, on a évoqué de nombreuses hypothèses comme le flux rétrograde des règles… Mais pas encore de réponse exacte du côté de la science sur les causes de cette maladie.


Force est de constater que dans le tableau global des femmes que j’ai pu accompagner portant cette maladie, on retrouve généralement des histoires de violences, qu'elles soient physiques ou sexuelles (et parfois c'est autre chose, mais la dimension psycho-émotionnelle semble nécessaire à appréhender…).


En décryptant la maladie, on peut donc se demander si les affirmations suivantes résonnent :


- Mon foyer est-il (ou a-t-il été) dangereux ?

- Est ce que je me refuse à faire un enfant dans ce nid ?

- Est-ce que j’ai des croyances négatives vis-à-vis de mon corps de femme ou de mon rôle de mère ?


Traitement allopathique


Malheureusement, les médecins ont peu de solutions pour soulager les symptômes. Ils vont le plus souvent proposer des traitements hormonaux (ménopause artificielle), ou plus radicaux comme la chirurgie (ablation de l’utérus entre autres). Ne comprenant le symptôme que localement en oubliant le corps dans son ensemble, il leur est plus facile de tenter de supprimer celui-ci (le symptôme) que de l'accompagner vers la guérison.  


Accompagnement en naturopathie


Nous avons, en tant que naturopathe, toute notre place pour accompagner cette maladie. Pas de miracle, la guérison étant entre les mains de la personne qui souffre, car c'est en elle que réside la force de guérir et c'est à elle d'aller puiser dans ses ressources, de changer certaines de ses habitudes, de guérir et lâcher-prise sur son émotionnel. L'hygiénisme a toute vocation à venir soulager les symptômes, en accompagnement d'un traitement allopathique. 


Répondant moi-même à un tableau clinique proche de l’endométriose, je peux vous assurer qu’on peut s’en sortir, c’est un travail du quotidien, mais on peut aller mieux.


L’endométriose est une maladie inflammatoire, chronique et complexe. Quand le diagnostic est posé, les femmes concernées se sentent souvent démunies, seules, incomprises (par l’entourage, le conjoint, les médecins).

Je vais donc vous présenter quelques pistes pour soulager l’endométriose, sachant que le suivi avec un professionnel est nécessaire pour un accompagnement complet :


☞ L’alimentation


Premier conseil (systématique) : adopter une alimentation anti-inflammatoire, qui va permettre de réduire l’intensité des crises et de commencer à réguler le terrain. 


Les aliments inflammatoires : Ce sont principalement les produits transformés (plats préparés, gâteaux industriels etc), les produits à base de gluten, les produits laitiers, le sucre (qui en plus est un GROS perturbateur endocrinien)… Les aliments anti-inflammatoires sont… (roulement de tambour) les fruits et légumes, les bonnes huiles…les graines germées, les aliments brutes et non raffinés, non transformés. Si le sujet vous intéresse, cet article sur l'hygiène alimentaire vitaliste vous parle en détail des bonnes habitudes prendre, positives et nourrissantes pour le corps.  

Vous pouvez aussi ajouter du curcuma rapé sur vos plats (avec une pointe de poivre), vous faire de bons jus de légumes au quotidien…


☞ La détente


Un aspect primordial dans le soin de cette maladie est la gestion du stress. Le stress va entraîner la production de cortisol par les surrénales (des petites glandes situées au-dessus de vos reins), et cette production de cortisol se fait à partir de progestérone. Une hormone féminine qui est déjà en carence chez la femme atteinte d’endométriose.


☞ L’équilibre hormonal


Dans le tableau clinique de l’endométriose, on constate souvent un excès d’oestrogène et une carence en progestérone. Nous pouvons rééquilibrer tout cela avec la phytothérapie (l'usage des plantes dans un cadre thérapeutique) notamment. À noter qu'il est plus complexe d'utiliser des plantes quand il y a prise de pilule.


Une fois encore, pas d’auto-médication, allez voir un professionnel qui saura vous accompagner sans brusquer les possibilités de votre organisme (naturopathe, phytothérapeute, praticien en MTC).


L’excès d’oestrogène peut aussi être dû à la présence de xénoestrogènes, vous savez ceux que l’on appelle aussi les perturbateurs endocriniens.


Il va falloir épurer son environnement :

- supprimer le plastique de son frigo (ou du moins ne pas le chauffer),

- faire attention aux habits qu’on achète, aux cosmétiques ou produits d’hygiènes mis sur notre peau, aux produits d’entretien, mais aussi à la décoration, à la peinture etc…


Cela parait un calvaire comme ça, mais progressivement et en étant accompagné, ce n’est pas si compliqué. Et puis, on prend du plaisir à chouchouter sa santé.


☞ La santé du système digestif


L’endométriose est très souvent accompagnée par des troubles digestifs : constipation, diarrhée, syndrome de l'intestin irritable…


Il est essentiel de venir réguler cette sphère afin d’éviter l’encrassement du corps et de soulager certains maux (comme les ballonnements).


Dans le cadre d'une bonne hygiène de vie, l'argile ou la purge à l'huile de ricin peuvent être des béquilles intéressantes.


☞ L’équilibre psycho-émotionnel


Se faire accompagner me semble indispensable : hypnose, psychothérapie(s), décodage biologique… Vous avez vraiment le choix aujourd’hui, alors n’hésitez pas. Pour les maladies « lourdes » ou plus « complexes », il est vraiment intéressant de venir explorer les blessures du passé et de s’alléger au quotidien. 


☞ Remettre du mouvement et de la vie dans le bas-ventre


Chaque moment de douleurs est une petite mort pour notre corps, on a l’impression d’être coincée, prise en traître, on le/se déteste un peu plus.


La vie, c’est le mouvement : remettez de la vie dans cette zone. On bouge, on fait du sport, du yoga. Pourquoi pas se mettre à la danse du ventre ou faire des mouvements de bassin sur une musique qu’on aime ?


Le petit plus qui fait du bien


Dans les moments de crise, on a besoin d’outils ou de tips pour soulager rapidement :


- la bouillotte : miracle pour toute endo-girl. Bien chaude, elle va soulager un peu les douleurs, fluidifier l’écoulement du sang. (!) Attention en cas de règles très abondantes.

- les poches de bains dérivatifs : poches yokool ou poches glacées qu’on garde au congélateur et qu’on porte tous les soirs dans sa culotte (enroulées dans un linge pour éviter de se brûler) entre 30 min et 3h. Cette pratique va permettre de décongestionner le petit bassin, d’améliorer la circulation sanguine, d’augmenter l’élimination des déchets… (!) à ne pas utiliser en période de règles.

-1 à 2 gouttes d’huile essentielle de basilic sacré diluées dans de l’huile végétale (olive, amande, sésame) et masser sur le bas du ventre. Cette huile essentielle a une action antispasmodique.

- faire des exercices de méditation, de sophrologie, de respiration.


Mon expérience personnelle


Quand je suis en crise, je me “dissocie” de mon corps. Il y a le moi physique qui souffre, qui est à terre et se tord de douleur. Et il y a un "autre moi", qui prend du recul sur les douleurs, qui peut venir me caresser la tête, me rassurer et me dire “ça va passer”, “ça fait déjà une demi-heure, c’est bientôt fini”, “tu sais que si tu t’endors, tu es sauvée”, “tiens le coup”, “je t’aime”.

Ça va peut-être vous paraître fou, mais c’est ma petite astuce pour tenir pendant les crises. Je tiens un espace d’amour, de douceur et de bien-être pour moi-même. L'endométriose m'apprend l'amour pour mon corps, à lâcher prise et m'aimer en plus, tout en pardonnant !  


Et la sexualité dans tout ça ?


Il est très difficile de se sentir femme, de se sentir bien dans son corps, dans sa sexualité quand une de nos fonctions gynécologiques est “défaillante” (ou vécue comme telle). Tout ce qui touche au ventre a une symbolique particulière pour la femme, le bas-ventre étant un lieu de création de vie, mais aussi de création énergétique, symbolique. La maladie nous donne l'impression de nous couper de cette dimension créatrice, de plaisir et d’action positive. On n’existe plus que par la douleur.


D’autant plus que l’endométriose est parfois couplée à des problématiques sexuelles : douleurs à la pénétration, saignements, trouble du désir, de l’excitation, de la lubrification…


Il faut communiquer avec votre conjoint, ça peut être une situation très difficile à vivre pour vous, mais pour lui aussi.


Vous allez pouvoir découvrir de nouvelles manières de faire, d’agir : soyez curieuses, explorer le slow-sex, la douceur, la non-pénétration, le tantra…


Parfois, il faut réinventer nos pratiques, nous avons nos habitudes, ces trucs qui fonctionnent et nous n’allons plus chercher d’autres façons de faire. Une expérience particulièrement libératoire : faire l’amour sans pénétration, en discuter en amont et se l’interdir / ou faire l’amour en s’interdisant l’orgasme (quel bonheur celui-ci) !

Ça peut tout changer, vous montrer que le but qu’on se fixe va souvent orienter notre pratique et nos ressentis…


Profitez de l’endométriose pour retrouver une sexualité connectée et non pas automatique. Faire l’amour (avec soi ou son partenaire d’ailleurs) c’est donner de l’amour, partager un moment, concrétiser notre lien. C’est beau, ça vibre.


Mais parfois, c’est trop difficile de surmonter toutes ces étapes seule, alors faites vous aider d’un professionnel (je ne sais pas combien de fois je l’ai répété dans cet article, mais c’est une clé quand on est fasse à une maladie complexe) !

 

Ne perdez pas espoir. On peut vraiment accoucher de merveilles de cette maladie. Vous n’êtes pas condamnée à en souffrir jusqu’à la ménopause (contrairement à ce qu’on entend parfois).


Mais il faut choisir d’être responsable de sa vie, de son corps, choisir de changer ses habitudes. Accepter que cette maladie a un but, une raison. Elle est là pour nous rappeler quelque chose que nous n’avons pas encore comprise et intégrée.


Mais surtout, ce que j’aime faire redécouvrir à mes clientes, c’est le plaisir, le plaisir de vivre, le plaisir d’être dans leur corps. C’est si important…

 

Article écrit par Camille Picazo, naturopathe, masseuse d'après les enseignements reçu en massage traditionnel à Chiang Mai en Thaïlande, actuellement étudiante en sexothérapie.


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