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Les articles

Comment j’ai dit stop à l’hypothyroïdie et son traitement chimique.



Je m’appelle Mélanie. Aujourd’hui épanouie et en bonne santé, mon parcours de vie pour atteindre cet état ne fut pas simple. Et pourtant, des conseils bien avisés à certains moments de ma vie auraient suffi.


Historique :


En 2008, je dormais en moyenne 4 à 5 heures par nuit la semaine de travail... Et ce depuis 6 ans. Il m’était impossible de conserver un contrat de travail plus d’un an et demi, par manque de repos. Parfois, je ne le conservais qu’un mois. Je craquais systématiquement en m’effondrant de fatigue. Alors, je démissionnais pensant que je n’étais pas faite pour ce job. Je dormais plusieurs semaines puis je reprenais un autre job.


En m’installant sur Paris, à mes 20 ans et avec un rythme de travail effréné, j’ai perdu le goût de me nourrir. Il faut dire que dans les métiers de la restauration nous mangeons souvent sur notre lieu de travail et nous ne choisissons pas notre repas. Pâtes, viandes, frites, légumes très cuits…Ou nous n’avons tous simplement pas le temps de manger. Par manque d’énergie, j’étais amenée à me nourrir de sucre pur ou boire des sirops à l’eau. Les années sont passées dans ce train de vie infernal et dans lequel j’étais comme paralysée.


Le diagnostic :


Fin 2011, je consulte un médecin généraliste, pour une énorme fatigue que je ressens très régulièrement depuis plusieurs années, dès que je dois fournir un effort. Il me fait faire un bilan sanguin qui révéla une TSH* légèrement au-dessus de la moyenne. À 7,22, sachant que la norme était entre 0,4 à 4,4.

*La TSH ou la thyréostimuline (thyroid-stimulating hormone), est une hormone sécrétée par l'hypophyse, petite glande située en arrière des fosses nasales, et qui a pour effet de stimuler la thyroïde pour qu'elle sécrète les hormones thyroïdienne, T3 et T4, indispensables à de nombreuses fonctions de l'organisme.

Le médecin généraliste m’annonce que je suis atteinte d’hypothyroïdie (que je manque de l’hormone TSH, les taux de dosage étant inversés. Si le taux est inférieur à la norme : c’est une hyperthyroïdie, s’il est au-dessus de la norme c’est une hypothyroïdie).


Il m'explique que je vais devoir prendre un traitement à vie. Le fameux lévothyrox. Je suis anéantie.

Aucun examen complémentaire ne sera effectué et pourtant je dois prendre un cachet tous les matins. Le dosage était de 50 microgrammes. Je vais apprendre par la suite que c’est une dose très élevée par rapport à ce taux de TSH. Pour rappel 7,22 (norme entre 0,4 à 4,4) : il n’est pas nécessaire de mettre sous traitement pour un tel taux. J’aurais dû prendre plusieurs avis.


Après quelques mois de traitement, je dois faire un autre bilan sanguin, je suis toujours aussi fatiguée. Mes résultats montrent alors une TSH à 6,74 malgré le traitement à 50 microgrammes pris quotidiennement. Le médecin généraliste n'est pas spécialiste, et d’ailleurs ne me conseillera pas d’aller en consulter un. Il ne prescrira aucune analyse complémentaire. Il aurait pu faire par exemple, un dosage de la T3, des anticorps ou une échographie... Il décide seulement d’augmenter ma dose à 100 microgrammes. Je suis à l’époque très à l’écoute des médecins, je leur fais confiance, accoutumée à prendre ce petit cachet depuis plusieurs mois, je finis par prendre la dose de 100 microgrammes sans rechigner.


J’ai été dans les mois qui ont suivi, malade, nauséeuse, atteinte de vertiges, le cœur qui palpitait, essoufflée. J’ai commencé à me poser des questions sur mon traitement et j’ai décidé d’aller consulter un spécialiste.


Le premier endocrinologue consulté :


il confirma le diagnostic du médecin généraliste. Il me demandera de passer une échographie de la thyroïde en examen complémentaire. Celle-ci révèlera une thyroïde trop petite, d’après le médecin qui l’a réalisé. Le spécialiste voulut baisser mon traitement à 50 microgrammes, il disait que la dose était beaucoup trop forte, puisqu’elle correspondait à celle d’une personne qui n’a plus sa thyroïde. Je suis à nouveau effondrée, je viens de passer des semaines avec une telle souffrance pour m’adapter au nouveau traitement que d’envisager de redescendre comme ça à 50 m’effrayait. Pour le spécialiste, c’était nécessaire. J’ai pris alors la décision d’aller consulter le médecin généraliste qui suivait la famille de mon compagnon et en qui ils avaient une grande confiance. Celui-ci me « conseilla » déjà plutôt que de « m’imposer », d’accepter un traitement à 87,5 microgrammes, afin de diminuer la dose petit à petit. Il reprit à partir de ce moment-là mon dossier et sera le médecin qui suivra toute la suite de mon aventure sans jugement !


La vie reprit son cours, j’exerçais en tant qu’éducatrice pour chien, promeneuse. Mais voilà, j’avais toujours des symptômes assez importants. Un manque total de dynamisme très régulièrement, une très grande déprime, une sensation de froid très souvent, perte de cheveux, un organisme au ralenti et surtout une envie irrépressible de dormir tout le temps. Ma vie sociale était impactée, personne ne comprenait ce qui m’arrivait.


Ma TSH étant redevenue à la normale avec un traitement au Levothyrox à 87,5 microgrammes, mon médecin me conseilla de rester à cette dose. Mais malgré un dosage correct, ma fatigue était toujours présente, et de nouveaux symptômes apparaissaient (mal au ventre, aux articulations), je ne me reconnaissais plus.


Jusqu’à ce qu’en août 2015 mon corps refuse de continuer à prendre le traitement. Je l’ai arrêté durant 2 mois. Sans accompagnement par ailleurs, ce fut une catastrophe, mon corps n’arrivait pas à suivre et avec mon rythme de vie je n’arrivais plus à rien faire. J’ai dû reprendre le traitement.


Révélation :


C’est en tentant cette expérience que j’ai compris que j’allais éteindre petit à petit le reste de mon organe thyroïdien et dérégler à vie l’autonomie de mon corps, si je continuais ce traitement.

J’ai donc commencé à faire des recherches de personnes qui ont vécu une expérience similaire d’arrêt du traitement mais ce qui m’intéressait c’était la manière dont ils s’y étaient pris. La plupart des vidéos et témoignages que j’ai lu étaient basés sur l’hygiène de vie, une alimentation saine, des compléments alimentaires en soutien pour la thyroïde.


Je me mets à la recherche d’un naturopathe afin de m’accompagner dans ma décision : Arrêter définitivement le traitement chimique.

Je passe rapidement sur 3 fractures de fatigue successives au niveau des plateaux tibiaux dues d’après les spécialistes à une ostéopénie précoce, validée par examen. Suivi par un diététicien du sport dans le cadre d’un concours sportif que je souhaitais passer. J’ai consommé beaucoup de laitages, de viande, surtout rouge…etc. J’ai bien sûr compris par la suite que mes fractures venaient d’un surentraînement, avec peut-être une fragilité osseuse due à une mauvaise alimentation depuis plusieurs années. Je précise que les médecins m’ont gavée de calcium en cachets alors que sur mes résultats d'analyses sanguines je ne manquais pas de calcium…


Je sais maintenant que mon ostéopénie précoce est tout à fait normale au vu de mon alimentation pendant toutes ces années et d’un microbiote intestinal très fragile. Mais il existe des manières de prendre soin de ses os sans passer par les cachets de calcium qui pour la majorité des ostéopénies ne servent à rien puisque le calcium n’est pas le problème. Par exemple de l’exercice physique bien particulier que l’on peut trouver dans le yoga, pilate, une alimentation à base de vert, … Je passe cette partie qui est un autre sujet mais tout aussi passionnant !


L’affaire du Levothyrox


En juillet 2017, je suis prise de douleurs chroniques au niveau des articulations, perte de cheveux par poignées, des symptômes très violents. Je finis par prendre rendez-vous avec un autre endocrinologue.


La rencontre avec ma naturopathe


Je me dirige vers une naturopathe qui donne ses consultations sur Lille. À 1h30 de route de chez moi. Je l’ai consulté pendant un an, environ un rendez-vous par mois. Soit je me déplaçais, ce qui était bien agréable de la voir en présentiel aussi parce qu’elle pratiquait des soins énergétiques, par magnétisme par exemple. Soit par Skype, ce qui me convenait très bien également. Elle fut mon pilier. Elle accepta de me suivre dans mon projet d’arrêt du traitement en sachant que mon médecin généraliste avait accepté de continuer à effectuer les analyses nécessaires de son côté. J’apprends que je n’étais pas sa première patiente sur ce domaine et elle était très confiante. Ma demande était naturelle pour elle … Ce qui m’a vraiment mise à l’aise.


L’arrêt du traitement et premier rendez-vous avec la naturopathe :


Mi-Septembre 2017. Nous avons déterminé un plan d’action : un arrêt progressif du traitement le temps de mettre en place une hygiène de vie, une nouvelle alimentation, des jeûnes, des massages Tuina, des compléments alimentaires pour booster... Je conseille vivement à tous ceux qui s’engagent sur ce chemin d’arrêter très progressivement. Pour ma part je n’ai pas tenu, j’ai fait un sevrage sur un mois, ce qui me paraissait déjà une éternité. J’ai gardé pendant des semaines la plaquette du Levothyrox sur ma table de chevet puis dans le tiroir, pour enfin la ramener à la pharmacie. J’ai pris le temps de m’écouter. J’ai redécouvert mon corps fonctionner au fur et à mesure seul. Les jeûnes ont été très boosteur dans mon parcours, de vrais moments de remise du compteur à zéro, d’élan et de recueillement sur soi.


La visite chez l’endocrinologue : je vous en parle car cela m’a beaucoup touchée et je souhaite que cette expérience n’arrive à personne d’autre. Peu après le rendez-vous chez la naturopathe, je me suis rendue chez cette spécialiste dans l’espoir qu’elle accepte de me suivre dans l’arrêt de mon traitement.


Elle m’annonça que je suis atteinte d’une hypothyroïdie d’Hashimoto. Sept ans pour poser un diagnostic…


Cette spécialiste m’a affirmé que je serais dépendante de mon traitement jusqu’à la fin de ma vie et que si je l’arrêtais, je mettais ma vie en jeu.

Je n’ai pas voulu entendre cette spécialiste mais j’ai continué à la voir afin de lui prouver le contraire de ce qu’elle avançait. Les étapes ont fait que mes résultats d’analyses étaient tellement hors norme (223 au lieu de mes 7,7 du début) dans le mauvais sens, qu’elle a pris peur n’ayant jamais vu un tel taux. Elle m’annonça que je risquais de mourir, et c’est à ce moment-là que j’ai arrêté d’aller la consulter. Je ressentais bien sûr une très grande fatigue, les symptômes d’un organisme au ralenti et la perte de cheveux, mais étrangement j’avais cette sensation de me retrouver. D’être à l’écoute de mes besoins, et de remonter, redonner à mon corps petit à petit ce qu’il attendait vraiment.


La spécialiste me harcela d’emails auxquels j’ai arrêté de répondre, j’ai compris que c’était peine perdue. Même si je lui apportais la preuve de mon rétablissement, elle parlait déjà de cas à part ou de rechute possible…bref. J’ai mis un terme à toute relation médicale qui n’allait pas dans le sens de mon souhait.

Mon médecin généraliste fut une perle dans tout mon parcours. Il a fait preuve d’écoute, de respect et de suivi à son niveau.


Dans toutes ces visites chez les médecins généralistes ou spécialistes, aucun d’entre eux ne m’a parlé d’équilibre alimentaire. Cela peut paraître normal pour beaucoup de personnes de se nourrir correctement, mais ça ne l’est pas pour tout le monde. Je pense que certaines personnes oublient ou n’ont pas le temps à un moment donné de leur vie de se nourrir avec des aliments sains. Petit à petit, nous ne savons plus le faire, ni d’ailleurs comment le faire.


Un an pour un retour à la case départ : on peut considérer qu’en Novembre 2018, mon taux de TSH à 8 était revenu à mon état d’il y a huit ans en arrière. J’ai compris au cours de cette année que mon corps avait été très maltraité par ces années de travail en restauration en malnutrition. Mon corps et mon mental ont eu besoin de beaucoup de temps pour se remettre. Aussi j’ai compris que j’ai utilisé ce que l’on appelle le capital sommeil. Je n’ai plus la possibilité de manquer de sommeil, mon corps de ne le tolère plus.

En regardant bien tout mon parcours, il y a presque huit ans de ma vie où je n’ai pas pu travailler à plein temps dû à mon état de santé. Aujourd’hui, je sais comment je fonctionne, j’ai adapté ma vie professionnelle à cette condition.


Presque 3 ans après l’arrêt du traitement


Mon taux de TSH tourne autour de la norme. On a pu observer que je rentrais dans la norme puis en sortais, mais sans jamais avoir des taux excessifs. Je comprends, et mon médecin le valide, que j’ai un taux de TSH qui sort de la norme de très peu, mais qui n’engendre aucun problème de santé ni de vie. ET je pense que beaucoup de gens sont dans cette situation.


J’ai accepté que mon problème d'il y a 9 ans était ailleurs. Bien sûr ma thyroïde ne fonctionnait pas très bien, mais on ne saura jamais ce qu’il en aurait été si je n’avais pas pris de traitement. Ce que je sais aujourd’hui, c’est que le traitement ne m’a pas aidé. Bien au contraire, il m’a apporté douleurs, détachement de moi, je ne savais plus ce dont mon corps avait réellement besoin.


Dans toutes mes découvertes, les trois pratiques qui m’ont beaucoup apportées sont :

- la rencontre avec la naturopathie,

- la pratique du jeûne et de la sophrologie dont j'ai souhaité faire mon métier.


Mon bonheur est que j’ai éclos à travers ce parcours, je me suis libérée en me rendant autonome vis-à-vis de mon corps mais aussi de mon psychisme. Et j’ai pu donner la vie sans perturbation de mon taux de TSH.

Mon chemin n’est pas terminé, j’ai encore beaucoup à découvrir en hygiène de vie. Je ne connais pas les jus, je souhaite refaire des jeûnes, mais pour le moment j’allaite exclusivement notre enfant. Mon suivi avec la naturopathe s’est très espacé et je suis devenue autonome, je ne ressens plus le besoin de la contacter, même si elle est vraiment passionnante ! J’aime maintenant découvrir par moi-même ce qui pourrait me faire du bien.


Ce qui m’importe dans ce témoignage c’est de transmettre.

Que la thyroïde peut être un organe assez fainéant. Si on lui donne une béquille elle se reposera dessus volontiers, entraînant un cercle vicieux qui n’apprend pas à l’hôte à répondre à ses besoins.


Le traitement n’est pas une fatalité en fonction des situations. Ce n’est pas qu’une histoire d’organe, c’est bien plus que ça. C’est la vie. C’est re-prendre sa vie en main. Oser s’exprimer, parler, s’affirmer, s’écouter, s’aimer, s’alimenter tel que le corps en a besoin, se reposer lorsque le corps/le mental le réclame, rire avec la vie. Les médecins et spécialistes sont très bien dans leur domaine médical mais ils peuvent être très mauvais dans le domaine de l’écoute de la personne et surtout de la prise en charge dans sa globalité. Un naturopathe prend la personne toute entière, avec son passé, son présent pour installer un futur florissant. J’ai choisi de me faire guider et je ne regrette pas car je n’aurais pas pu trouver tout ce que j’ai fait seule. J’ai été initiée, conseillée sur mesure.


Je souhaite que ces mots, qui sont une partie de ma vie, éveillent certaines consciences.


Belle aventure de la vie à tous.

 

Article écrit par Mélanie Meyer-Billiar

Sophrologue & Intervenante en Médiation par l'Animal.

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